Ayant globalement pris conscience de la valeur de leurs données personnelles, les internautes européens sont de plus en plus nombreux à prendre des mesures pour les protéger… et à dénoncer l’usage qui en est fait par les entreprises et les gouvernements.
C’est l’un des principaux constats établis par Symantec dans l’édition 2015 de son rapport annuel State of Privacy (document PDF, 25 pages). L’éditeur spécialisé dans la sécurité informatique a interrogé 7000 personnes en France, en Allemagne, en Espagne, en Italie, aux Pays-Bas, au Danemark et au Royaume-Uni.
Si les répondants se montrent majoritairement insatisfaits de la façon dont leurs informations sont traitées, ils craignent par-dessus tout pour leur sécurité. C’est le cas pour 78 % d’entre eux en Espagne ; 62 % en Allemagne ; 56 % en France ; 53 % aux Pays-Bas ; 51 % en Italie ; 50 % au Danemark et 49 % au Royaume-Uni.
Plus de la moitié des sondés (59 %) reconnaissent avoir déjà connu au moins un souci lié à la protection de leur identité numérique : compte de messagerie électronique piraté, données bancaires volées, profil usurpé sur les réseaux sociaux…
Renforcée par la médiatisation des incidents dus à des failles de sécurité, la méfiance commence à se faire ressentir : les internautes se détournent massivement de certains services en ligne.
Autre motif de crainte : la possibilité, pour une entreprise, de partager avec des tiers les données qu’elle collecte. Seuls 14 % des interrogés s’en satisfont. S’ils sont 12 % en France et 5 % aux Pays-Bas, le taux monte à 46 % en Italie.
Selon Symantec, ce pourcentage élevé est le reflet d’une éducation des utilisateurs : c’est justement en Italie qu’on lit le plus les conditions d’utilisation des services en ligne (53 % des répondants assurent les consulter complètement, contre 15 % à 25 % dans les autres pays étudiés). Ce qui tend à démontrer le bénéfice, pour les entreprises, d’une politique de transparence, à l’heure où les CGU restent souvent « cachées, longues et difficiles à comprendre, voire trompeuses », selon Symantec.
C’est aussi en Italie que l’on retrouve le plus fort pourcentage d’internautes estimant que leurs données personnelles ont de la valeur : ils sont 94 %, contre 87 % en Espagne, 81 % en Allemagne, 77 % en France, 75 % au Royaume-Uni et 69 % au Danemark. Au global, près d’un quart d’entre eux pensent que leur identité numérique vaut plus de 10 000 euros.
Le rapport State of Security illustre aussi à quel point les internautes se sentent démunis : 66 % voudraient agir davantage pour protéger leurs données, mais ne savent pas vraiment quelles démarches mettre en oeuvre, ni vers qui se tourner en cas de problème. Bilan : ils seraient généralement prêts à payer pour qu’un organisme prenne en charge la protection, sur le même modèle qu’une assurance santé ou d’un service d’opposition aux paiements par carte bancaire.
Reste néanmoins ce problème de confiance : seuls 10 % des internautes questionnés estiment que les médias sociaux sont à même de protéger complètement leurs données. Ce taux atteint 20 % pour les commerçants, 22 % pour les sociétés high-tech, 45 % pour les organisations gouvernementales, 66 % pour les banques et 69 % pour les hôpitaux. Le niveau de confiance est donc plus élevé envers les entités dont le modèle économique n’est pas explicitement orienté sur la data.
Les internautes s’inquiètent avant tout pour leur historique de navigation Web. Suivent les informations de contact, les profils sur les réseaux sociaux, les documents d’identité, les dossiers médicaux, les habitudes de consommation et les données bancaires. Seuls 32 % des sondés pensent que tous ces éléments sont réellement exploités pour améliorer l’expérience utilisateur.
Pour autant, toutes les portes à la négociation ne sont pas fermées : 30 % seraient prêts à donner leur adresse e-mail pour participer à un tirage au sort ou contre de l’argent ; 17 %, pour accéder à une application.
Reste que pour 88 % de l’échantillon, la capacité à protéger les données est un critère de choix pour sélectionner les sociétés dont on utilisera les services (86 % pour la qualité des produits, 82 % pour le SAV…). En cas de doute, les internautes européens n’hésitent plus à donner de fausses informations ; c’est le cas pour environ un tiers d’entre eux.
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