DoNotPay : un chatbot qui conteste les PV de stationnement
Un codeur de 19 ans plutôt ingénieux exploite un chatbot via DoNotPay, qui permet de faire appel des amendes pour stationnement interdit.
Auto-proclamé « premier robot avocat au monde », DoNotPay a connu un succès fulgurant depuis son lancement survenu à l’automne 2015. C’est le fruit du travail de Joshua Browder. Originaire de Londres, cet étudiant de l’Université de Stanford en Californie a mis au point un agent conversationnel (chatbot) conçu par ses soins. Il l’a codé pour étudier s’il est possible de contester les PV de stationnement d’un véhicule grâce à une série de questions simples.
Pour l’utiliser, il suffit de se connecter sur le site Internet Donotpay.co.uk afin de discuter avec le chatbot. Les questions simples portent par exemple sur la visibilité de la signalisation lorsque l’amende a été émise ou encore la surface allouée au stationnement.
La première version du bot a été lancée à destination des Londoniens en septembre 2015. En un seul mois, il a permis à 3000 automobilistes de faire appel de leur amende. En effectuant un relevé en février 2016, DoNotPay a permis de contester des amendes portant sur un montant global de 3 millions de dollars.
Après Londres, l’app a été adaptée pour la métropole de New York. Selon son concepteur, elle a été utilisée 250 000 fois entre les deux grandes villes avec un taux de réussite de 64%, selon le New York Post. Cela porte à 160 000 le nombre d’amendes qu’il aurait permis de faire sauter.
Les New Yorkais sont friands de ce service avec 9000 utilisateurs recensés. Il faut dire que la « Grosse Pomme » a connu une recrudescence d’amendes pour stationnement interdit : leur nombre et leur tarif n’ont cessé de grimper ces dernières années, avec un record en 2015 (1,9 milliard de dollars en montant cumulé).
Utiliser les chatbots et l’intelligence artificielle qui les anime pour rendre service, voilà un sillon qui reste à creuser.
« Je sens qu’il y a une mine d’or d’opportunités parce que de nombreux services et des informations pourraient être automatisées en utilisant l’IA et les bots constituent un moyen idéal pour faire cela. C’est décevant de constater que, pour l’instant, ce type d’outils servent d’abord à réaliser des transactions commerciales pour commander des fleurs ou des pizzas, » estime ainsi Joshua Browder.
Depuis la création de DoNotPay, le jeune homme de 19 ans a d’ailleurs commencé à plancher sur un autre projet de bot visant à aider les gens porteurs du virus HIV pour qu’ils connaissent leurs droits.
Il a également travaillé sur un bot permettant à des passagers en avion, dont le vol a été retardé d’au moins 4 heures, de collecter des compensations financières. Une de ses autres créations vient épauler les réfugiés dans leur demande d’asile politique. Il utilise notamment la technologie d’analyses des données Watson d’IBM pour traduire de l’arabe à l’anglais.
Les (chat)bots sont la nouvelle marotte des firmes IT. Par exemple, Microsoft a ainsi lancé Tay, un agent conversationnel issu de sa R&D (qui a mal tourné lors du pilote avec des dérives racistes) et a récemment jeté son dévolu sur la start-up Wand Labs.
(Crédit photo : Syda Production, Shuttershock.com)