(Update : 23 novembre 2015) Le crowdfunding ou financement participatif constituait l’un des pôles qui monte sur le salon parisien Actionaria qui a réuni entre le 20 et 21 novembre les acteurs de l’investissement dans les sociétés (investisseurs, actionnaires, business angels…).
A l’avenir, il faudra probablement réserver davantage de la place aux « bakers » du nom de ces personnes qui, à titre individuel, apportent un soutien financier à un projet émergent sur une plateforme de crowdfunding.
Fin mai, le pionnier américain Kickstarter a ouvert une déclinaison française de sa plateforme de financement participatif.
Avantage : c’est une consécration pour le marché du crowdfunding en France.
Inconvénient : les plateformes françaises – KissKissBankBank, Ulule, Wiseed and co – vont devoir exceller pour attirer les meilleurs projets. La bataille sera rude.
Tout reste à faire pour sensibiliser les Français à cette manière alternative de financer des projets en tout genre : Art, Design, Mode, Cinéma et vidéo, musique, photographie…et bien sûr technologies (impressions 3D, réalité virtuelle, hardware…).
Pour les porteurs de projets, c’est une alternative ou un complément aux acteurs de la finance traditionnelle ; pour les investisseurs, c’est la possibilité de gérer pleinement leur portefeuille sans passer par un intermédiaire : le crowdfunding se pose comme un canal de soutien prometteur aux jeunes entreprises innovantes.
Pour vous donner une idée de sa montée en puissance, rien ne vaut un tweet de Paul-François Fournier, Directeur de l’Innovation chez Bpifrance.
C’est encourageant. De son côté, l’association Financement Participatif France (qui fédère l’écosystème français du crowdfunding) évalue le montant global levé par ce levier en France à 133,2 millions d’euros sur le premier semestre 2015.
Encore récemment, KissKissBankBank se félicitait d’avoir collecté plus de 40 millions d’euros collectés pour soutenir 9145 projets tous azimuts : magazines publiés, start-up montées, disques enregistrés, nouvelles technologies commandées..
La concertation lancée en 2013 par les pouvoirs publics a abouti à l’instauration d’un cadre législatif inscrit dans l’ordonnance no 2014-559 du 30 mai 2014 relative au financement participatif.
Entré en vigueur le 1er octobre 2014, ce texte est régulièrement remanié en fonction des retours qui émanent des professionnels.
Il recouvre les différentes formes que peut prendre la contribution d’investisseurs particuliers à des projets présentés sur Internet : souscription de titres financiers (actions ou obligations), prêts (rémunérés ou non) et dons (avec ou sans contrepartie).
A travers l’association European Crowdfunding Network, les acteurs de la finance participative travaillent à l’harmonisation des dispositions juridiques, réglementaires et fiscales à l’échelle de l’Union européenne, avec l’objectif de rattraper le retard pris sur les Etats-Unis.
La démocratisation du crowdfunding en tant que maillon fort dans la chaîne de soutien aux start-up et PME de croissance passe par un allègement des contraintes imposées aux plates-formes d’intermédiation, dont le rôle est d’optimiser la mise en relation des entrepreneurs et des investisseurs.
Ainsi « l’ordonnance crowdfunding » institue-t-elle, en échange d’obligations de bonne conduite, plusieurs statuts parmi lesquels ceux de conseiller en investissement participatif (CIP) et d’intermédiaire en financement participatif (IFP). Des structures toutes deux soumises aux diligences de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, comme le faisait remarquer Dominique Stucki – associé chez Virgile Avocats – dans une tribune.
L’intérêt des Français pour le financement participatif s’est récemment illustré dans un sondage réalisé par les organisateurs du Salon des Entrepreneurs de Paris en collaboration avec le Conseil supérieur de l’Ordre des experts-comptables : 10 % de la population serait prête à contribuer… A condition d’évoluer dans un cadre transparent concernant les conditions de sélection des projets par les plates-formes de crowdfunding ou encore les risques encourus.
Autre levier : la défiscalisation des investissements. Le 1er janvier 2015 a marqué l’entrée en vigueur de plusieurs mesures allant dans ce sens. Les investisseurs privés associés au sein d’une SIBA (Société d’investissement de business angels) créée sur une plate-forme de crowdfunding peuvent désormais déduire une partie de leur contribution de l’impôt sur le revenu ou de l’ISF, quel que soit le nombre d’actionnaires dans la holding.
En plus de faciliter la gestion de la relation actionnariale, le système des SIBA doit favoriser les jonctions avec les acteurs de la finance traditionnelle. Présidente de WiSEED (une plate-forme spécialisée sur le prêt), Stéphanie Savel revenait sur cet aspect dans un entretien réalisé en janvier.
Début février, dans le cadre du Salon des Entrepreneurs, Vincent Ricordeau abordait cette même problématique à travers les trois plates-formes dont il est cofondateur : KissKissBankBank (dons contre dons avec un focus sur les métiers culturels ou innovants), HelloMerci (micro-finance de proximité) et Lendopolis (prêt aux PME).
Président de l’Association française de l’investissement (AFIP) et fondateur de SmartAngels, Benoit Bazzocchi s’attardait quant à lui sur les profils des investisseurs et sur les démarches des porteurs de projets, de l’envoi du dossier de candidature à l’accompagnement dans la présentation des éléments et de la documentation juridique en passant par la définition d’objectifs pour les campagnes.
Découvrez les principaux volets de notre dossier (article de fonds 2014 – 2015) :
ITespresso.fr vous propose une série d’entretiens et de sujets pour faire le point sur l’essor du financement participatif en France: – NEW : Crowdfunding : les bonnes pratiques vues par trois entrepreneurs (20/11/15) – Spécial LIMA : une start-up française conjugue crowdfunding et VC : genèse et démarrage commercial (nov. 15) – Le point sur l’arrivée du poids lourd Kickstarter en France (23/05/15) – Entretien avec Vincent Ricordeau (KissKissBankBank) sur l’évolution du crowdfunding ces dernières années (février 2015) – Analyse du « sondage crowdfunding » présenté dans le cadre du Salon des Entrepreneurs de Paris (février 2015) – Interview de Stéphanie Savel (WiSEED) sur l’assouplissement des règles de financement par les SIBA – Tribune de Dominique Stucki : les dix nouvelles règles du crowdfunding (23/10/2014) – Entretien avec Benoit Bazocchi – SmartAngels : statut des plateformes crowdfunding et obligations des investisseurs (24/10/2014) |
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