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DRM : Fnac.com et VirginMega démarrent la vente de fichiers MP3 sans protection

FnacMusic vient de faire un premier pas dans le téléchargement légal de musique non protégée. Le 19 octobre, la plate-forme de diffusion de la Fnac a annoncé avoir mis en ligne deux fichiers sans DRM, c’est-à-dire sans aucune mesure de protection technique. Il s’agit de U-Turn (Lili) et Mister K, deux titres signés Aaron et issus de la bande originale du film de Philippe Lioret Je vais bien, ne t’en fais pas. Ces deux fichiers sont proposés individuellement à 0,99 euro ou en single 2 titres à 1,98 euro.

L’absence de mesure de protection techniques liées aux fichiers permettra à ceux qui les achèteront de les graver, copier et transférer librement d’un ordinateur à l’autre, ou sur leur baladeurs numérique, iPod ou autres, et téléphone mobile. Les titres sont encodés en MP3 dans une qualité (256 kbit/s) supérieure à la moyenne (128 à 192 Kbit/s). L’artiste, comme le label Believe.fr partenaire de cette opération Fnac.com et les ayants droits, sont rémunérés.

En proposant des morceaux de musique sans restriction technique, la Fnac prend le risque de voir apparaître les titres en téléchargement illégal sur les plates-formes peer to peer de partage de fichiers. Un risque déjà présent avec les titres protégés dont les verrous sautent lors d’une simple gravure sur CD audio. Comme l’expliquait déjà le distributeur lors du lancement de son offre musicale en ligne (voir édition du 16 septembre 2004). La Fnac milite en effet depuis longtemps pour la  » libéralisation » de la musique en ligne.

L’enseigne de vente de produits culturels (filiale du groupe PPR) n’a donc pas abandonné l’idée que les protections numériques sur les fichiers nuisent à l’essor du business lié à la musique numérique et fait confiance à ses consommateurs pour respecter la loi sur les droits d’auteurs. « La Fnac milite pour offrir aux consommateurs la possibilité de consommer de la musique en toute liberté, de télécharger, transférer et écouter les titres de leur choix avec l’équipement de leur choix, sans aucune contrainte technique », soutient Frank Leprou, directeur général de Fnac.com, dans le communiqué. » [La Fnac] défend toutes les formes de téléchargement légal. »

VirginMega va emprunter un chemin similaire

Il n’en reste pas moins que deux titres « libres » sur une offre en ligne d’un million de fichiers protégés représentent une goutte d’eau qui n’est pas près de faire déborder le vase. Mais l’initiative pourrait bien faire boule de neige. Notamment du côté de VirginMega, le numéro deux en France (derrière iTunes et devant FnacMusic) de la musique en ligne. « Les DRM sont un frein énorme au développement du marché de la musique en ligne car, suivant le standard de votre baladeur, vous pourrez ou non accéder à tel ou tel site légal, cela crée de la frustration », a notamment rappelé à Reuters Laurent Fiscal, directeur marketing produits de VirginMega.

Le distributeur numérique de produits culturels souhaite « ouvrir le débat sur l’utilité des DRM « . Sur le milliard de titres téléchargés en France en 2005, seuls 2 % seraient issus des plates-formes légales, selon le responsable. Selon Ratiatum, VirginMega devrait mettre en vente un premier titre sans DRM dès ce vendredi soir. Il semble donc que les vendeurs de musique commencent à s’opposer ouvertement à la politique de sécurisation des majors, renforcée en juin dernier en France avec le vote de la loi DADVSI (voir édition du 3 août 2006).

La fronde a d’ailleurs commencé aux Etats-Unis où Yahoo, avec l’album Right Where You Want Me de Jesse McCartney, et eMusic, proposent déjà des offres sans DRM (voir édition du 17 août 2006). Même les majors réfléchissent à une alternative au verrouillage numérique pour diffuser leurs contenus musicaux. Universal Music et EMI ont annoncé leur intention de diffuser gratuitement une partie de leur catalogue en ligne en se rémunérant sur la publicité générée autour, à partir de la plate-forme SpiralFrog (voir édition du 30 août 2006). S’il semble évident que les verrous sur les fichiers musicaux n’ont pas d’avenir marchand (ne serait-ce que pour des questions d’interopérabilité), il reste à savoir quand les producteurs en accepteront définitivement l’idée.

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