Dropbox en Bourse : le dossier est déposé mais c’est confidentiel
Dropbox aurait amorcé, sous le sceau de la confidentialité, son processus d’introduction en Bourse. Le grand saut pourrait intervenir au 1er semestre 2018.
L’année 2018 sera-t-elle, pour Dropbox, celle de l’introduction en Bourse ?
Plusieurs médias américains, dont Bloomberg et le Wall Street Journal, affirment que le pure player californien du cloud – qui présente son offre sous l’angle de la productivité – a enclenché le processus.
Il aurait déposé son dossier sous le sceau de la confidentialité, comme la Securities and Exchange Commission (SEC, gendarme des marchés financiers aux États-Unis) l’autorise depuis l’été dernier pour toutes les sociétés.
Auparavant, seules celles réalisant moins d’un milliard de dollars de chiffres annuel y étaient habilitées, en vertu du JOBS Act (« Jumpstart Our Business Startups »), voté en 2012 sous l’administration Obama.
La SEC a choisi d’élargir le dispositif pour permettre à toute entreprise de tester la réceptivité des marchés sans avoir à publier d’éléments qui pourraient donner trop d’informations à la concurrence.
Dropbox fait partie des bénéficiaires de cette extension, ayant dépassé le milliard de dollars de C.A., comme son CEO Andrew Houston l’avait affirmé en janvier dernier (des déclarations assorties d’une étude IDC démontrant qu’aucun autre acteur du SaaS n’avait atteint aussi rapidement ce seuil).
Dropbox vaut-il 10 milliards ?
La firme avait distillé un premier indicateur financier en juin 2016. Lors de la Bloomberg Technology Conference, elle avait déclaré que son cash-flow, c’est-à-dire l’ensemble des flux de liquidités issus de son activité, était positif.
Plus récemment, elle a communiqué sur un « Ebitda positif », revendiquant, en parallèle, « plus de 500 millions d’utilisateurs » enregistrés et « plus de 200 000 entreprises » utilisatrices de l’offre Dropbox Business.
En un peu plus de dix ans d’existence, Dropbox a réuni quelque 600 millions de dollars en financement privé. Son dernier tour de table (325 millions de dollars en Série C avec Sequoia Capital, Index Ventures et Accel Partners) remonte à 2014.
On parlait alors d’une valorisation à 10 milliards de dollars… que certains investisseurs, à l’instar de Fred Wilson d’Union Square Ventures, trouvent surévaluée.
Andrew Houston lui-même reconnaît que les valorisations d’alors étaient « assez différentes » de la tendance actuelle. En toile de fond, de nombreuses sociétés technologiques contraintes à revoir leur valorisation à la baisse dans le cadre de leur IPO. Snap, coté depuis le 2 mars 2017 sur le NYSE, en est un exemple.
Goldman Sachs, qui a accompagné Dropbox dans ses tours de financement privés, emmènerait le processus d’introduction en Bourse, avec J.P. Morgan, qui a ouvert une ligne de crédit de 600 millions de dollars pour la firme californienne.