Dropbox rachète CloudOn : un atout bureautique « made in Israël »
La solution de collaboration en ligne développée par CloudOn n’accepte plus de nouveaux utilisateurs. C’est la conséquence de son rachat par Dropbox.
Le partage sécurisé de liens avec Droptalk, l’accès distant aux ressources d’entreprise avec MobileSpan, la messagerie instantanée collaborative avec Zulip… L’essentiel des acquisitions stratégiques réalisées jusqu’alors par Dropbox se sont portées sur des usages professionnels.
Tout juste officialisé, le rachat de CloudOn s’inscrit dans la même logique. Cette start-up israélienne exploite depuis trois ans un service en ligne qui permet de créer, d’éditer et de partager des fichiers. Sa particularité : une compatibilité avec les principales suites bureautiques du marché assurant notamment un accès natif aux documents Office sur iOS et Android.
CloudOn fait partie de ces jeunes pousses qui se sont donné pour objectif d’apporter dans l’univers mobile le potentiel de productivité propre aux systèmes desktop. Elle avait l’intention de creuser le concept en développant une infrastructure cloud qui permette d’accéder à n’importe quelle application sur n’importe quel appareil… dans le prolongement de la piste qu’a pu explorer Dropbox avec son client logiciel multiplateforme.
Il était question de déployer cette offre initialement sur mobile, puis sur PC/Mac et dans les navigateurs Web via HTML5. Mais rien n’a officiellement émergé en ce sens, CloudOn se concentrant sur son « coeur de métier » et ses 9 millions d’utilisateurs revendiqués.
Pour développer ses produits, la start-up a pu s’appuyer sur une enveloppe de 25 millions de dollars constituée en plusieurs tours de tables, dont le plus important bouclé en juin 2012. Un bouquet de fonds basés dans la Silicon Valley (Translink Capital, The Social+Capital Partnership, Rembrandt Venture Partners et Foundation Capital) avaient injecté 16 millions de dollars.
Conséquence de son passage dans le giron de Dropbox, CloudOn fermera définitivement ses services le 15 mars 2015. Les utilisateurs devront s’assurer, pour récupérer leurs documents édités en local, de les migrer vers des espaces cloud. En guise de contrepartie, de l’espace gratuit leur sera offert à vie sur Dropbox, avec également plusieurs mois gratuits en cas d’abonnement annuel à la formule Dropbox Pro.
Selon le Wall Street Journal, l’opération s’est déroulée sur le modèle de « l’acqui-hire » : les équipes de CloudOn – une trentaine de collaborateurs – rejoindront celles de Dropbox. Le spécialiste américain du stockage en ligne récupère aussi du patrimoine immobilier : les bureaux de CloudOn, installés dans la ville de Herzliya, deviendront son deuxième pied-à-terre en Europe après celui ouvert en 2013 à Dublin (Irlande). Une internationalisation cruciale si l’on considère que 70 % des quelque 300 millions d’utilisateurs que compte Dropbox sont situés hors de son marché national, c’est-à-dire les Etats-Unis.
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