Dropbox tend une perche aux investisseurs sous l’angle de la productivité
Poursuivant l’enrichissement de son offre sous l’étendard de la « plate-forme de productivité », Dropbox laisse échapper un indicateur financier.
La raison commence à l’emporter sur la passion chez les investisseurs, qui accordent moins de confiance à des indicateurs financiers « traditionnels » tels que le chiffre d’affaires.
Andrew Houston établissait ce constat il y a quelques mois, tout en affirmant que l’ère des « licornes » – du nom de ces start-up valorisée à plus d’un milliard de dollars – touchait à sa fin.
Le CEO et cofondateur de Dropbox a changé de braquet à l’occasion d’un événement organisé ce lundi à San Francisco : il y a déclaré que sa société venait de franchir le cap du milliard de dollars de revenus sur un an.
Le propos est complété par une étude d’IDC, qui affirme qu’aucun autre acteur du SaaS (logiciel cloud) n’avait atteint aussi rapidement ce seuil.
Plus modestement, on pourra considérer les derniers résultats trimestriels du concurrent Box comme un élément de comparaison : la firme dirigée par Aaron Levie affiche un C.A. de 102,8 millions de dollars.
L’étendard productivité
Au dernier pointage, Dropbox revendique « plus de 500 millions » d’utilisateurs enregistrés et « plus de 200 000 entreprises » utilisatrices de l’offre Dropbox Business.
Cette dernière évolue. Elle est désormais divisée en trois paliers qui diffèrent essentiellement au niveau de la capacité de stockage (2 To pour la formule « Standard », avec un ticket d’entrée à 10 euros par mois et par utilisateur pour une facturation annuelle ; illimité au-delà), des fonctionnalités d’administration (SSO, journaux d’audit…) et de la sécurité (EMM, gestion du réseau…).
Baptisé « Enterprise », le dernier palier de l’offre Business est présenté comme une « plate-forme de productivité ».
Cette approche participe d’une stratégie de montée en gamme, avec en point de mire les grandes entreprises, potentiellement génératrices de marges supplémentaires.
Tout en synchro
Non sans en référer à une statistique du cabinet McKinsey selon laquelle les employés passent 61 % de leur temps à organiser leur travail plutôt qu’à le faire (chercher des informations, lire des e-mails…), Dropbox applique la notion de productivité à son interface Web. La page d’accueil est refondue avec, entre autres, des indicateurs de consultation des fichiers partagés.
L’événement de ce 30 janvier aura également donné lieu à l’officialisation de Smart Sync (ex-Dropbox Infinite, lancé au printemps 2016). Fonctionnel sur Windows (à partir de l’édition Vista) et Mac (OS X 10.9 et versions ultérieures), l’outil permet d’accéder à des fichiers et dossiers stockés dans le cloud comme s’ils se trouvaient en local.
Il ne s’agit pas, techniquement parlant, de streaming. Les fichiers sont simplement synchronisés à l’ouverture, la prévisualisation et l’accès aux propriétés étant possibles sans téléchargement.
Un système qui rappelle celui que Microsoft a proposé pendant un temps avec OneDrive et ses « placeholders », ces « avatars » ne contenant que les métadonnées et les vignettes associées aux fichiers stockés dans le cloud.
Crédit photo : Dropbox