L’ère des « licornes » touche-t-elle à sa fin ? Oui, selon Andrew Houston.
Présent ce mardi 14 juin 2016 à la Bloomberg Technology Conference de San Francisco, le CEO et cofondateur de Dropbox a choisi la référence à ces start-up dont la valorisation dépasse le milliard de dollars pour appuyer son propos : la raison commence à l’emporter sur la passion chez les investisseurs.
Dans la pratique, cette évolution se traduirait par une moindre confiance dans les indicateurs financiers « traditionnels » censés illustrer la bonne santé d’une entreprise. En l’occurrence, le chiffre d’affaires et le résultat net.
La position d’Andrew Houston n’est pas innocente : Dropbox doit convaincre ses actionnaires à l’heure où ces derniers ont tendance à déprécier la valeur de leur participation dans l’entreprise.
L’indicateur retenu à ces fins, c’est le cash flow ; en d’autres termes, l’ensemble des flux de liquidités issus de l’activité de la société. Il est « positif », selon le dirigeant, quand bien même Dropbox n’est pas encore rentable.
Quant à une éventuelle IPO, rien ne presse. Dropbox assure disposer d’assez de trésorerie, bien que son dernier tour de table remonte à deux ans – sur la base d’une valorisation à 10 milliards de dollars.
Andrew Houston affirme rester concentré sur le développement de l’activité et le recrutement, résumant : « Au lieu d’être financé par nos investisseurs, on est financé par nos clients »*.
Questionné à propos de la fermeture de certains produits dont Mailbox (messagerie électronique) et Carousel (partage de photos), le dirigeant reconnaît qu’il « fallait le faire » : chacun des produits en question fédérait au moins un million d’utilisateurs, mais « aucun n’allait significativement peser sur les revenus de Dropbox ».
Les efforts se portent plutôt sur le collaboratif, autour de services construits essentiellement à partir d’acquisitions (HackPad, Zulip, CloudOn, Clementine…).
* Dropbox revendique 500 millions d’utilisateurs et 150 000 entreprises utilisatrices d’une offre payante.
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