Les DSI doivent-ils s’intéresser au marché du logiciel d’occasion ?
Selon un rapport du Cigref, le marché du logiciel d’occasion serait un bon moyen pour les DSI de réduire les coûts, de revendre des licences ou encore de maintenir un système opérationnel.
La revente de licences logicielles progresse en Europe depuis un arrêt rendu le 3 juillet 2012 par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). Le marché secondaire peut offrir des opportunités aux organisations, mais n’est pas sans risque. En témoigne un rapport du Cigref, réseau de grandes entreprises, réalisé avec SoftCorner, place de marché B2B du logiciel d’occasion.
Les logiciels représentent entre 20 et 40% des budgets IT, selon les auteurs du rapport. La complexité des modèles de commercialisation (licensing), l’augmentation des audits de licences par les éditeurs, le risque de non-conformité et la pression budgétaire pesant sur les DSI rendent la gestion d’actifs logiciels (SEM – Software Asset Management) incontournable.
Pour réduire les coûts et rééquilibrer la relation entre fournisseurs et utilisateurs, le marché secondaire du logiciel est une option. Dans l’entreprise, la direction des achats peut profiter de conditions tarifaires attractives.
La DSI, de son côté, a la possibilité de : revendre des licences (décommissionnées, non déployées), maintenir opérationnel un système d’information en accédant à d’anciennes versions d’un logiciel qui ne seraient plus disponibles sur le marché primaire. Ou encore : ajuster le parc à la suite d’un audit ou d’une réorganisation interne, souligne Silicon.fr.
Selon la jurisprudence européenne, sont autorisées à la revente les licences OEM, les licences en boîte et en volume. Mais pas les licences en location, les abonnements de type SaaS, les licences provisoires et les contrats de service.
D’après le Cigref et SoftCorner, le marché est surtout concentré en Allemagne et en Grande Bretagne, avec une dizaine d’intermédiaires à l’heure actuelle. Les volumes d’affaires de ces pays se situant respectivement aux alentours de « 35 millions d’euros et 25 millions d’euros », selon le rapport.
En France, le marché est en devenir. Les éditeurs craignent les effets pervers de cette revente sur leurs modèles d’affaires, tandis que les ESN/SSII intègrent plus volontiers à leur stratégie la revente de licences d’occasion.
Les prix des licences de seconde main varient en fonction de l’offre et la demande. Mais « à terme la fluidification des échanges, qui accompagnera la maturation du marché, permettra la structuration empirique d’un argus déterminant la valeur d’une licence à un instant T », assure le Cigref.
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