Du rififi dans les sociétés Internet
Plusieurs marchands en ligne, Amazon en tête, ont supprimé des emplois internes tout en continuant de perdre de l’argent. Une petite douche froide pour les inconditionnels de la Net-économie.
En supprimant 150 emplois parmi ses effectifs, la boutique en ligne Amazon a créé un petit électro-choc en démontrant que l’on ne peut pas impunément perdre de l’argent en dépit d’une capitalisation boursière stratosphérique. Toujours déficitaire, la société redonne corps à l’avis de plusieurs observateurs qui condamnent l’engouement sans borne qui entoure les sociétés de services Internet. Ainsi, le consultant Alexander Drobik expliquait en novembre dernier lors d’un symposium GartnerGroup que l’inflation boursière allait bientôt dégringoler. « Dès 2001, les entreprises vont connaître la désillusion lorsque les groupes traditionnels et les sociétés en « .com » auront échoué » dans leurs objectifs, avait indiqué l’analyste.
D’autres détaillants en ligne sont aussi en position difficile. Le site marchand Boo.com a licencié 70 employés. Le commerçant inter-entreprises Beyond.com a supprimé 20 % de postes, tandis que Value America, davantage tourné vers le grand public, se séparait de plus de la moitié de ses effectifs ! Un porte-parole de Boo.com a rassuré les actionnaires en précisant que les licenciements concernaient les centres d’appels, dont les besoins en personnel auraient été surévalués après les fêtes de Noel, notamment parce que les gens préfèrent communiquer par e-mail que par téléphone. N’empêche, la situation pourrait empirer lorsque les actionnaires exigeront l’arrivée des premiers profits…