Facebook ringardisera-t-il Google ? Le référencement par des robots d’indexation laissera-t-il sa place à la recommandation humaine et au « buzz » ?
Le scénario est improbable pour de nombreux spécialistes du marketing interactif. Mais c’est indéniable, avec quatre millions d’internautes français qui passeraient plus d’une heure sur Facebook chaque jour, selon une récente étude de Médiamétrie, les marques ne peuvent plus ignorer que leur présence sur les réseaux sociaux est devenue quasi-indispensable.
Si depuis l’avènement du Web à la fin des années 90, qui a vu l’apparition des moteurs de recherche, le combat des marques était d’être en meilleure position sur Google par le biais du référencement, l’arrivée des médias sociaux a fait évoluer cette problématique.
Désormais, il faut être « aimé » sur Facebook et générer un maximum de recommandations, partager un contenu que l’on apprécie : bienvenue dans l’ère du « préférencement » ou comment les marques essayent de pousser l’internaute à afficher sa préférence pour ses produits, contenus ou services auprès de son réseau de contacts et ainsi générer plus facilement (et rapidement) des retombées (achats, audience…).
Pour bien comprendre ces enjeux et décrypter cette évolution du marketing interactif, ITespresso.fr a interrogé quelques spécialistes français. Ils nous livrent leur point de vue…
Fred Cavazza : « Une inévitable bulle des attentes autour des médias sociaux »
Dans un billet publié sur son blog en février dernier, ce consultant Web français expliquait que 2011 serait l’année de la désillusion pour les marques en matière de médias sociaux et va jusqu’à parler d’une bulle des attentes.
Dans un entretien accordé à ITespresso.fr, Fred Cavazza rappelle d’emblée que « Google a 90% de parts de marché dans le search et cela n’est pas prêt de s’arrêter (…) car trouver et cliquer des liens sur Facebook en ayant confiance, c’est réservé à un petit nombre de gens spécialistes du Web». Selon le consultant, on ne trouverait pas d’information pertinente sur les réseaux sociaux comme des avis produits, ce qui tend à se confirmer dans une étude récente menée par Lightspeed Research (groupe WPP).
Pour Fred Cavazza, le préférencement est surtout lié à une recherche passive : « quand je navigue de lien en lien sur mon réseau social jusqu’à tomber sur un produit ou un service qui éveille mon intérêt comme un appareil photo, d’autant que je comptais changer le mien, alors c’est la qu’il faut agir pour déclencher l’acte d’achat».
Comment un annonceur doit-il se positionner ? « Le véritable changement consiste donc à se placer sur le parcours de l’internaute lors de sa navigation sur la plateforme (…) bien souvent, le message sera noyé au milieu de liens menant vers des contenus sans grande valeur (photos personnelles, changement de statut marital, etc) » explique notre interlocuteur. Qui poursuit : « L’essentiel de l’attention étant capté par ce type de contenu, est ce qu’un annonceur peut trouver un intérêt à se positionner sur les médias sociaux entre l’annonce de séparation d’un couple d’amis et une vidéo marrante, la question reste entière».
En conclusion : pour rechercher de l’information, l’algorithme a encore de beaux jours devant lui face à des plates-formes sociales qui apportent une alternative dans un contexte d’usage différent.
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