e-Pub : Yahoo attend la reprise, Google continue de planer
Les résultats financiers des deux groupes Internet montrent des différences
de performance. Yahoo doit prouver qu’il peut relever la barre.
Jerry Yang en est conscient. La pente sera difficile à remonter et cela nécessitera une révision de la stratégie de Yahoo (l’intéressé parle plutôt d’un « recentrage »). Le co-fondateur de Yahoo, qui a pris mi-juin les commandes du groupe Internet en tant que CEO, a présenté le 17 juillet les résultats financiers du deuxième trimestre 2007.
Le chiffre d’affaires est au beau fixe (1,6 milliard de dollars, +8% par rapport à la même période l’année dernière) mais l’éclaircie tant attendue du côté des revenus publicitaires n’est pas encore au rendez-vous. Le CA » marketing » (publicité sous toutes ses formes) s’élève à 1,4 milliard de dollars (+7% par rapport au deuxième trimestre 2006). Les services payants sont minoritaires dans le CA global : 212 millions de dollars (+12%). Entre avril et juin 2007, Yahoo a dégagé un résultat net de 161 millions de dollars (164 millions il y a un an).
Les analystes attendent avec impatience un réel « effet Panama » du nom de la nouvelle plate-forme publicitaire de Yahoo qui sert de guichet unique pour les annonceurs du réseau Internet (y compris pour les liens sponsorisés). Alors que la croissance du business lié aux bannières traditionnelles de publicité montre des signes de faiblesse. Dans le courant du printemps, Yahoo France avait présenté le dispositif Panama en cours de déploiement. Mais les experts scrutent surtout les variations des résultats sur la marché domestique de Yahoo qui représentent la majeure partie des activités du groupe Internet (1,1 milliard de dollars).
Attention au TAC
Google paraît moins sujet à la pression, bien que la hausse de ses profits soit inférieure aux prévisions des analystes financiers. Le moteur de recherche affiche un chiffre d’affaires global de 3,8 milliards de dollars (+58% par rapport au deuxième trimestre 2006). Les revenus publicitaires générés par les services Google (essentiellement via AdWords) représentent 64% de la valeur globale, soit un CA qui frôle les 2,5 milliards de dollars. Le programme destiné aux éditeurs tiers (AdSense) représentant la quasi-proportion restante (35%). A noter que la part du CA réalisé à l’international représente 48% de l’activité globale.
Un analyste d’Ovum exprime quelques inquiétudes sur le volet du coût d’acquisition de trafic (TAC) « qui semble en hausse ». Google paie davantage pour que les éditeurs tiers mettent en avant ses listing de liens sponsorisés mais cela ne draîne pas plus de trafic sur les services Internet directement exploités par le moteur.