Ambiance vidéoludique ce mercredi à Bercy.
Y était organisée, sous le parrainage de la secrétaire d’État au Numérique Axelle Lemaire, la réunion constitutive de France Esports.
Cette association de professionnels du sport électronique a vocation à militer publiquement pour le secteur. Sise dans le 16e arrondissement de Paris, à l’adresse du Syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs, elle est la première structure reconnue officiellement par les pouvoirs publics.
Le conseil d’administration, nommé pour un an, réunit les dix membres fondateurs. Parmi eux, des organisateurs de compétitions comme Alt Tab Productions, LDLC Events et Oxent, mais aussi le groupe Webedia, le Syndicat national du jeu vidéo, ainsi que les associations Futurolan et Lyon E-sport.
L’association se donne pour objectif de mettre en œuvre les propositions émises par le député Rudy Salles (UDI, Alpes-Maritimes) et le sénateur Jérôme Durain (groupe socialiste, Saône-et-Loire) dans leur rapport – document PDF, 74 pages – sur « les enjeux économiques et sociétaux des compétitions de jeux vidéo ».
Il s’agira notamment de sécuriser juridiquement l’organisation desdites compétitions, pour éviter qu’elles soient assimilées à des loteries et donc théoriquement interdites par la loi.
Il faudra par ailleurs clarifier le statut social des joueurs professionnels, qui, pour l’heure, ne peuvent pas cotiser sur leurs revenus.
Au-delà de l’encadrement, France Esports cherchera à accompagner le développement et la structuration du secteur dans l’Hexagone, puis à l’international, en abordant entre autres les problématiques de diffusion télévisée.
Axelle Lemaire soutient ces démarches et souhaite faire reconnaître la discipline comme un vrai sport, à l’heure où le ministère concerné (Ville, Jeunesse et Sports) s’y oppose fermement*. C’est l’objet d’un des articles de son projet de loi pour une République numérique.
Le secteur est d’autant plus scruté qu’il recèle un fort potentiel économique. Certaines compétitions sont en mesure de remplir des complexes de divertissement comme l’AccorHotels Arena de Bercy… sans compter l’audience générée via des portails en ligne comme Twitch. Selon Matthieu Dallon, créateur de l’Electronic Sports World Cup, 300 joueurs professionnels gagnent aujourd’hui plus de 100 000 dollars par an.
* Contraste avec la référence dans le secteur : la Korean e-sports Association, fondée en 2000 et rattachée au ministère sud-coréen de la Culture, des Sports et du Tourisme.
Crédit photo : Blackregis – Shutterstock.com
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