Permettre aux chercheurs et aux universitaires d’exploiter sa base de données pour développer des services à fort impact sur l’économie et le marché du travail : tel était l’objectif affiché par LinkedIn lors du lancement officiel, en octobre 2014, de l’Economic Graph Challenge.
La première phase de ce concours ouvert aux résidents américains âgés de 18 ans ou plus s’était achevée à la mi-décembre. Plusieurs centaines de candidatures ont été soumises. Leur évaluation s’est déroulée sur la base de trois critères : caractère innovant, potentiel et faisabilité dans un délai raisonnable avec des moyens limités.
A l’origine, il était question de sélectionner trois projets. Avec un peu de retard sur la feuille de route initiale, ce sont finalement onze équipes qui poursuivent l’aventure. Réunissant essentiellement des doctorants, des enseignants et des chercheurs, elles accéderont, en fonction de la thématique retenue, à certaines données anonymisées ; le tout pendant 6 mois.
Financées à hauteur de 25 000 dollars, les recherches de chaque équipe feront l’objet d’une publication à la fin de l’année 2015. LinkedIn se réserve un droit de regard sur l’avancement des travaux, ainsi que l’intégralité de la propriété intellectuelle liée.
Un groupe issu de l’université Duke (Caroline du Nord) se concentrera sur une technologie destinée à améliorer la mise en relation des membres du réseau social et des entreprises, tout en conseillant ces dernières à propos des compétences qui répondraient le mieux à leurs besoins. Le machine learning sera généreusement mis à contribution.
Deux associés de Carnegie Mellon aborderont la problématique sous un autre angle : ils aideront les demandeurs d’emploi à acquérir les compétences qui leur sont nécessaires en fonction de celles qu’ils possèdent déjà.
Un autre duo issu de l’Université de Pennsylvanie quantifiera et évaluera l’impact des réseaux qui se créent à l’intérieur des entreprises, typiquement entre les employés et leurs managers.
Harvard sera pour sa part représentée par un groupe de recherche qui se concentre sur la mobilité des salariés et ses principaux facteurs. Mais aussi par une étudiante en statistiques associée à un analyste de la Réserve fédérale américaine et à une directrice de recherche chez Google pour étudier la manière dont hommes et femmes font leur promotion sur leur profil professionnel.
Du côté du MIT, on se focalisera sur l’offre et la demande à travers des notions comme la pénurie de talents et sa réalité dans les différents segments de l’économie. Une deuxième équipe mesurera la « santé économique » des villes en analysant les données relatives aux habitants et entreprises.
Deux étudiants de Stanford évalueront pour leur part les apports des différentes initiatives publiques et privées sur le marché du travail. Un groupe emmené par un professeur de cette même université travaillera sur le déséquilibre entre offre et demande de compétences.
A noter également ce groupe de l’université Bloomington (Etat de l’Indiana) qui cherchera à prédire les évolutions industrielles et les compétences émergents afin d’anticiper les tendances économiques.
Afin de sécuriser au maximum les données manipulées, toutes ces équipes suivront un programme de formation et utiliseront, exclusivement sur le réseau informatique de LinkedIn, des ordinateurs fournis par l’entreprise américaine.
Crédit photo : wrangler – Shutterstock.com
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