Edward Snowden réfugié politique en France ? Une pétition circule
L’Express se mobilise pour qu’Edward Snowden dispose d’un statut de réfugié politique en France. Le Premier ministre Manuel Valls n’y est pas favorable.
Un comité de soutien à Edward Snowden se forme en France afin qu’il puisse bénéficier du statut de réfugié politique dans notre pays. C’est le magazine L’Express qui se mobilise à travers une pétition à signer sur la plateforme Change.org.
Elle est adressée à François Hollande,Président de la République. Parmi les premières personnalités ayant signé la pétition en ligne figurent Pierre Bergé, Jack Lang, Bernard Kouchner, Louis Pouzin (un des pères de l’Internet), Alain Touraine (sociologue), Daniel Cohn Bendit, Jean-Michel Billaut (Président fondateur de l’Atelier BNP Paribas), Rony Brauman (ex-président de Médecins sans Frontières), Luc Ferry (philosophe et ancien ministre), Christophe Deloire (Secrétaire général de Reporters sans frontières) et Antoine Lefèbure, Historien et spécialiste des nouvelles technologies (qui a écrit un ouvrage sur l’histoire d’Edward Snowden et la NSA).
« En juillet prochain, le visa d’Edward Snowden arrivera à expiration en Russie (…) Nous, intellectuels, philosophes, chercheurs, essayistes, journalistes, mais avant tout citoyens engagés, demandons à François Hollande, président de la République, à Manuel Valls, Premier ministre, et à Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, de l’accueillir, sans tarder, sous le statut de réfugié politique en France, pays des droits de l’Homme et de la liberté de la presse. »
Les révélations d’Edward Snowden relatives aux collectes massives d’informations par la plus puissante agence de renseignement américaine NSA ont marqué les esprits dans le monde entier. Les pratiques dévoilées dépassent la lutte contre le terrorisme et menace la protection de notre vie privée à l’ère numérique.
Edward Snowden en France : Manuel Valls réticent
L’ex-consultant en informatique pour le compte de la NSA devenu lanceur d’alerte (tout en revendiquant un statut d’ancien espion pour le compte des Etats-Unis) a bénéficié d’un statut de réfugié politique en Russie. » Je n’ai jamais choisi d’aller en Russie, j’étais en route pour l’Amérique latine, vers l’Equateur, mais mon passeport a été supprimé et ne je n’ai pas pu continuer à voyager », assure Edward Snowden, cité dans Le Monde. Il a également effectué des démarches officielles pour tenter d’obtenir l’asile politique au Brésil après l’échéance de son statut en Russie.
Pour son accueil en France, ce sera compliqué. Invité ce matin sur BFM TV, le Premier ministre Manuel Valls ne souhaite pas que la France accueille Edward Snowden. « Je n’y suis pas favorable, mais si la question se pose, elle sera bien sûr examinée », a-t-il déclaré. Tout en la jugeant « pas d’actualité ». Manuel Valls avait déjà exprimé des réticences à ce sujet lorsqu’il occupait les fonctions de ministres de l’Intérieur dans le gouvernement Ayrault.
Un retour aux Etats-Unis semble peu probable. Selon le secrétaire d’Etat John Kerry, « un patriote ne s’enfuirait pas et ne trouverait pas refuge en Russie ou à Cuba ou dans un autre pays. Un patriote reviendrait aux Etats-Unis et ferait valoir ses arguments devant le peuple américain. »
De son côté, le réalisateur Oliver Stone a annoncé son intention de retracer les tribulations d’Edward Snowden à l’écran, dans un film produit par Moritz Borman, selon Le Figaro. Il s’agira d’une adaptation de l’ouvrage de Luke Harding (journaliste au Guardian) : « The Snowden files: the inside story of the world’s most wanted man ».