Lancé en mars dernier, Ello fait le buzz sur Internet. Il faut dire que le « réseau social entièrement ouvert » est intriguant car il prend le contrepied de Facebook.
Si le service communautaire demeure accessible en mode bêta uniquement sur invitation personnelle, il gagne du terrain à vitesse grand V. Ello susciterait même un réel engouement avec des pointes de 35 000 inscriptions par heure.
Il faut donc connaître une personne enregistrée sur le réseau ou bien se rendre sur la page d’accueil pour y faire une demande d’invitation (en renseignant simplement son adresse e-mail). Une fois enregistrée, il vous sera alors possible d’inviter jusqu’à 25 personnes. L’engouement est si fort qu’on trouve même des invitations en vente sur eBay.
Il se présente comme un véritable espace de liberté avec, à la clef, la promesse de ne diffuser aucune publicité, l’autorisation d’utiliser un pseudonyme plutôt que son nom réel et de ne pas renseigner sa date de naissance. On peut donc choisir d’y accéder de manière anonyme avec un simple pseudo et une adresse e-mail.
Il n’en fallait pas plus pour que le terme de « réseau social anti-Facebook » lui soit attribué.
Le réseau social créé par des « idéalistes » (comme ils se définissent eux-mêmes) va lui-même jusqu’à faire la nique à Facebook, sans toutefois le nommer, dans son propre manifeste.
« Chaque mise à jour que vous publiez, chaque ami que vous vous faites et chaque lien que vous suivez est suivi, enregistré et converti en données. Des publicitaires achètent vos données afin de vous montrer plus de publicité. Vous êtes un produit qui est acheté et vendu. Mais vous n’êtes pas un produit. »
Comment tenir sur le terme dans ce cas ? Actuellement, la seule source de revenu revendiquée proviendrait des dons des utilisateurs. Mais à y regarder de plus près, on découvre que Ello n’a pas hésité à pactiser avec le diable pour se financer. Selon GigaOM, le réseau social a accepté 435 000 dollars de la part du fonds d’investissement FreshTracks Capital basée dans le Vermont aux Etats-Unis.
Une image qui se ternit alors quand on découvre que le fondateur de Ello – Paul Budnitz – est plus proche du capitalisme que de l’idéalisme. Sur sa page Wikipédia, on apprend ainsi qu’il est le fondateur d’un magasin de jouets artistiques baptisé Kidrobot, qu’il possède la marque de vélo Budnitz Bicycles et qu’il a fondé une douzaine de sociétés. Lui-même se présente comme un « créateur et un concepteurs de produits jolis qui change le monde ».
Le réseau social soulève donc déjà la polémique même s’il tente de désamorcer les critiques qui pourront lui être adressées. Ainsi, Ello collecte bien des informations (comme la localisation géographique des utilisateurs, leur langue, les liens partagés et leur temps passé sur le réseau social). Mais « cette information nous aide à comprendre comment les personnes utilisent Ello afin d’améliorer le site. »
Ello s’empresse d’ajouter que votre adresse IP n’est pas conservée et que le site respecte les paramètres Do Not Track (DNT) de votre navigateur Internet. De plus, chaque utilisateur peut demander à tout moment à ce que les informations le concernant ne soient pas collectées.
Reste que si Ello se présente comme entièrement ouvert, son code source n’est pas diffusé, comme c’est le cas de Diaspora qui est un véritable logiciel libre distribué sous licence AGPL.
Dans son fonctionnement, Ello est comparable à d’autres réseaux sociaux avec une boîte de messagerie, la possibilité de partager du contenu et de laisser des commentaires. Sont également prévues les intégrations de l’audio avec SoundClound et de la vidéo (avec YouTube, Vine, Vimeo et Instagram).
Des applications pour iOS et Android devraient aussi rapidement voir le jour.
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