e-Mailing en mode SaaS : MailJet change de CEO pour croître à l’international
C’est une transition en douceur que MailJet effectue en termes de management. En pleine croissance, le spécialiste de l’e-mailing, rattaché à l’univers start-up d’eFounders, met le cap à l’international.
MailJet, start-up de la galaxie eFounders spécialisée dans l’e-mailing, a profité de l’inauguration de l’espace 37Studio dans le Silicon Sentier parisien pour annoncer un changement de direction. Alexis Renard, fondateur d’AchatPro et ex-directeur général de B-process, prend les fonctions de CEO. Il succède à Julien Tartarin, co-fondateur de la société qui prend désormais la casquette de Directeur général produit.
Le concept MailJet est né en 2011. Julien Tartarin et Wilfried Durand considéraient qu’il serait plus pratique pour des entreprises plus larges d’utiliser une plateforme mutualisée pour configurer et envoyer les campagnes d’e-mailing.
« Après avoir eu à configurer pour la cinquième ou sixième fois de ma carrière un système de mailing, j’ai réalisé qu’il s’agissait tout le temps de refaire les mêmes choses », explique Julien Tartarin. « C’est un procédé lourd et contraignant à mettre en pratique. Avec MailJet, nous avions pour idée de ne faire tout ça qu’une seule fois pour l’ensemble de nos clients tout en proposant une solution évolutive et adaptable aux besoins de chacun. »
Selon les concepteurs, la solution en mode hébergé (SaaS) MailJet assure à toute entreprise que les e-mails professionnels (de nature transactionnelle ou marketing) soient acheminés à bon port. Pour ce faire, la société propose une plateforme permettant à tout client de programmer ses campagnes d’e-mailing et d’en contrôler l’impact.
Pour que ces e-mails ne soient pas confondus avec des spams, MailJet garantie un contrôle consciencieux de tous les utilisateurs de sa solution. « Chaque mois c’est un véritable crève-cœur pour nous, mais nous devons dire stop à une grande partie de nos clients, environ 20% de notre chiffre d’affaire potentiel. Nous le faisons car ils ne respectent pas les bonnes pratiques que nous imposons pour garantir le sérieux de nos clients auprès des opérateurs », explique Alexis Renard.
Ainsi la compagnie impose un certain nombre de conditions d’utilisation de son service qui doivent être respectées et qui sont déterminées grâce à une connaissance aiguë du fonctionnement des opérateurs avec lesquels MailJet entretient un dialogue coopératif.
Selon une étude interne, la fausse mise en spam des mails légitimes coûterait plus de 1,7 milliard d’euros par an à l’économie française. A l’échelle mondiale, ce serait 107 milliards d’euros de manque à gagner qui serait imputé à cette problématique.
MailJet : cap à l’international
On est loin de l’image (erronée ?) d’un secteur de l’e-mailing en train de mourir. En effet, la start-up affiche un chiffre d’affaire qui croit d’environ de 10 à 15% par mois sur un an. Mais les résultats financiers ne sont pas communiqués. La concurrence est rude dans le secteur avec des groupes pionniers comme EmailVision ou NP6.
MailJet est déjà connu en dehors de la France avec près de 60% de son chiffre d’affaire effectué à l’étranger. La plateforme d’e-mailing revendiquerait déjà près de 20 000 clients (Prestashop, Arte, Fevad, Amnesty International…) dans 129 pays différents.
L’une des principales mission d’Alexis Renard sera d’ailleurs de renforcer la dimension internationale de MailJet. « Nous souhaitons en premier lieu renforcer notre positionnement en Allemagne où nous avons déjà formé une petite équipe locale de quatre personnes », précise le nouveau CEO.
« Nous visons ensuite les Etats-Unis ou malgré la concurrence, notre combinaison produit et les prix de MailJet nous permettent d’afficher un taux de croissance de 20% sans procéder à aucune communication, seulement à partir du bouche à oreille. L’Angleterre est aussi une cible de choix. »
En moins de trois ans, l’effectif de MailJet est passé de deux personnes à 40 employés aujourd’hui (répartis entre Paris, Berlin, Toronto et Londres). La société Internet peut compter sur le soutien d’eFounders, qui se qualifie comme un « start-up studio » (co-création de jeunes pousses) et sur ses nouveaux locaux dans l’espace 37Studio.
Démo vidéo de la solution MailJet :
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Crédit image : MailJet