EMC s’attaque à l’archivage des données fixes
En intégrant la technologie File Pool, développée par une société belge et qui consiste à indexer des documents selon le principe d’une empreinte digitale, EMC se lance sur le marché des données fixes.
L’intégration du format électronique dans la vie quotidienne demande aujourd’hui aux entreprises de se tourner vers des solutions informatiques afin d’archiver leurs données. Un marché en croissance constante. Les entreprises ont en effet l’obligation d’archiver des données légales qui peuvent servir de preuves en cas de litiges. Ces informations sont dites fixes. Autrement dit, il s’agit de données que l’on ne consulte pas souvent mais qu’il est indispensable de garder et qui ne nécessitent pas de fréquentes mises à jour. Il s’agit par exemple de documents légaux, d’informations clients, d’imagerie médicale, de transactions bancaires…, qui au fil des années peuvent facilement représenter plusieurs téra-octets de données. On imagine aisément l’importance de ce marché. Selon EMC, ce marché des contenus fixes pèsera plus de 10 milliards de dollars en 2005. Et les acteurs commencent à se positionner. A commencer par Network Appliance avec son NetStore ou encore Quantum avec sa solution DX30. EMC vient par ailleurs d’annoncer lui aussi son arrivée sur ce marché, ce qui devrait lui permettre de relancer un chiffre d’affaires en perte de vitesse.
Garantie d’authenticité d’un document
EMC a choisi Bruxelles pour présenter Centera, une nouvelle armoire de stockage. Alors que jusqu’ici les acteurs positionnés sur ce marché proposaient des solutions basées sur bandes, films ou encore sur disques optiques, EMC arrive avec une nouvelle technologie. Le constructeur propose en effet le CAS (Content Adressed Storage), un système d’archivage de fichiers développés par File Pool, une société belge acquise en 2001. La technologie permet d’associer une empreinte spécifique de 128 bits à chaque document. Mais là où le SAN et le NAS se servent d’une adresse physique, CAS code les documents en fonction de leur contenu, telle une empreinte digitale, de sorte qu’il peut reconnaître deux documents identiques même s’ils n’ont pas été enregistrés sous le même nom. L’intérêt est d’éviter ainsi d’archiver deux documents identiques. La solution permet par ailleurs d’assurer l’authenticité d’un document. En effet, toute modification d’un contenu modifie l’empreinte du document.
La capacité de stockage peut aller de 5 To à 1 péta-octet. Côté prix, l’armoire Centera est commercialisée pour 101 500 dollars, le logiciel CentraStar coûtant quant à lui 103 200 dollars pour 10 To de capacité. Le logiciel peut par ailleurs être vendu séparément de l’armoire de stockage. Avec de telles quantités, EMC vise bien évidemment les grands comptes qu’il souhaite démarcher avec une approche verticale. Il vise ainsi les marchés de la santé notamment avec l’imagerie médicale, les finances avec les informations sur les comptes clients ou bien encore les télécommunications.