L’emploi en Europe menacé par le progrès technologique

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Le groupe de réflexion économique Bruegel estime que les mutations technologiques pourraient affecter plus de 60% des emplois européens dans les prochaines décennies.

Apprentissage automatique, robotique mobile, intelligence artificielle : l’Europe va devoir affronter les conséquences du progrès technologique sur l’emploi – essentiellement peu qualifié – et les bas salaires.

Ce constat émane du groupe de réflexion économique Bruegel, qui a évalué l’ampleur du phénomène en s’appuyant sur les données publiées en 2013 par l’économiste Carl Benedikt Frey et l’ingénieur Michael A. Osborne de l’Université d’Oxford. A l’échelle des 28 Etats membres de l’Union européenne, la proportion de postes affectés par les évolutions IT dans les décennies à venir serait de 54% en moyenne (contre environ 45% aux Etats-Unis).

Les pays du Nord, qui commencent à recouvrer de la crise financière de 2008-2009, s’en sortiraient mieux : 46,69% d’emplois « menacés » en Suède et 47,17% au Royaume-Uni. Les Pays-Bas et la France arrivent ensuite à 49,50% et 49,54%. La proportion passe à 51,12% en Allemagne, les pays les plus touchés se situant dans l’est et dans le sud de l’UE : Roumanie (61,93%), Portugal (58,94%), Croatie (57,90%) et Bulgarie (56,56%).

Assez pour faire de ce sujet une priorité au sein des entreprises, des institutions et des gouvernements. Selon l’économiste britannique Jeremy Bowles, « si nous croyons que la technologie sera capable de surmonter les obstacles traditionnels dans le domaine des tâches cognitives non routinières, nous devons doter la prochaine génération de travailleurs de compétences qui leur permettent de tirer profit des technologies plutôt que d’être menacées par celles-ci« . Et d’ajouter : « De telles compétences sont susceptibles de mettre en évidence l’intelligence sociale et créative, ce qui implique des changements appropriés de politique éducative pour répondre au défi de l’automatisation« .

Problème : « l’inadéquation des compétences » s’est accentuée en Europe depuis la crise de 2008-2009, y compris dans les métiers IT. C’est tout du moins ce qu’a déploré l’Organisation internationale du travail dans un rapport paru l’an dernier. A l’heure actuelle, malgré un taux de chômage élevé, l’Europe peine à répondre aux attentes des entreprises en matière de compétences technologiques : Bruxelles recense « 900 000 emplois vacants » dans les TIC, comme le note Silicon.fr.

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Crédit photo : Arno van Dulmen – Shutterstock.com