Le conseiller juridique et vice-président exécutif de Yahoo a présenté ses excuses pour faux témoignages au regard des activités du groupe en Chine. Dans un premier témoignage devant le Congrès américain, Michael Callahan avait démenti les allégations selon lesquelles Yahoo aurait reçu les détails des actes de l’activiste chinois Shi Tao avant de remettre à la police les informations le concernant.
Il est ensuite apparu que les charges qui pesaient à l’encontre de l’activiste – « divulguer illégalement des secrets d’état à des entités étrangères » – étaient en réalité connues de Yahoo. « Plusieurs mois après avoir témoigné sur les ambitions commerciales de Yahoo en Chine devant le comité des affaires étrangères, j’ai réalisé que l’entreprise avait plus d’informations que moi concernant le document d’avril 2004 », a déclaré Michael Callahan dans un communiqué.
« J’ai négligé d’alerter directement la commission concernant ces nouvelles informations et cette omission a entraîné un malentendu que je regrette profondément, et dont je m’excuse auprès de la commission. » L’existence de ces charges a été rendue publique par un groupe de défense des droits de l’homme basé à San Francisco, la Dui Hua Foundation. « Cette nouvelle documentation laisse entendre que le bureau de Yahoo à Pékin était au courant de la nature générale du crime dont était accusé Shi Tao », commente Joshua Rosenzweig, directeur des recherches et des publications à la Dui Hua Foundation.
« Même si Yahoo ne connaissait pas précisément le contexte ou le nom des personnes impliquées, nul n’a besoin d’être expert en droit chinois pour savoir que les charges relevant des ‘secrets d’état’ ont souvent été exploitées en Chine pour punir les dissidents politiques. Nous devons nous rappeler qu’avant Shi Tao, trois autres dissidents chinois ont été arrêtés par la police chinoise grâce à des informations fournies par les bureaux de Yahoo à Pékin. »
Shi Tao a été condamné à 10 ans de prison en 2005 à la suite des informations communiquées à la police par Yahoo. Le groupe est actuellement poursuivi par l’Organisation mondiale des droits de l’homme aux Etats-Unis.
Yahoo a été sévèrement critiqué par les organisations de défense des droits de l’homme pour ses activités en Chine et pour sa détermination à censurer l’information ou à collaborer avec les autorités des pays qui répriment les dissidents politiques.
Le groupe a été également accusé d’avoir fourni des informations ayant conduit à l’arrestation et à l’emprisonnement de trois personnes accusées d’avoir critiqué le gouvernement chinois en ligne.
Adaptation de l’article Yahoo apologises for China mistakes de Vnunet.com en date du 2 novembre 2007.
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