Enceintes connectées : l’exception européenne ?

En matière d’assistants vocaux, l’unité linguistique de la Chine et des États-Unis en fait des marchés plus faciles à conquérir que l’Europe.

Ce constat ressort du croisement des prévisions d’IDC et de Canalys sur les ventes d’enceintes connectées.

Le premier considère qu’il s’en est écoulé, en 2018, un peu plus de 16 millions en Europe. Il voit les volumes de ventes progresser en moyenne de 24,6 % par an d’ici à 2023.

Ses estimations imputent surtout à la barrière de la langue un taux d’adoption encore faible en Europe centrale et de l’Est.

La Chine sans Alexa ?

Pas d’évocation du Vieux Continent chez Canalys, qui anticipe, fin 2019, une base installée de 207,9 millions d’enceintes connectées dans le monde*, contre 114 millions fin 2018 (+ 82,3 %).

Les États-Unis concentreraient l’essentiel de cette base : 42,2 % en l’occurrence, à environ 87,7 millions d’unités. Soit une croissance annuelle de 46 %.

En Chine, ce taux s’élèverait à 166 % : le parc installé passerait de 22,5 millions d’enceintes connectées fin 2018 à 59,9 millions fin 2019 (soit 28,8 % de la base mondiale).

Sur place, le Tmall Genie d’Alibaba resterait en tête de gondole, avec 39 % du marché et des ventes plus que doublées d’une année sur l’autre. Suivraient les appareils basés sur les assistants Xiao AI de Xiaomi (25 % du marché) et DuerOS de Baidu (24 %).

En supposant – comme Canalys – que la Chine compte 470 millions d’abonnements internet fixes fin 2019, le taux de pénétration des enceintes connectées atteindrait au maximum 13 %. Une grande marge de manœuvre… sur laquelle Google et Amazon ne semblent pas pouvoir capitaliser.

* La base installée d’enceintes connectées dépasserait, en 2019, celle des bracelets connectés. Elle surpasserait celle des tablettes en 2021 (voir ci-dessous).

Photo d’illustration © mastermaq via Visualhunt / CC BY-SA