La plate-forme d’Apple gagne en notoriété, nous dit-on. Témoin, l’apparition de portables frappés de la Pomme dans les réunions de développeurs, spécialistes d’Unix. Vrai aux Etats-Unis… mais en Europe ? En dehors de Linux, les viviers d’informaticiens se tournent-ils vers le Mac ? En France, l’enseignement théorique reste focalisé sur des concepts généraux. Mais l’apparition de parcs de Mac et de laboratoires dédiés semble se faire peu à peu. Dans l’enseignement supérieur, l’année 2002 semble avoir été un tournant. Quelques écoles d’ingénieurs comme Supinfo, l’Epita/Epitech ou l’Ensimag ont noué des partenariats avec Apple France ou Apple Europe et se dotent de matériels. Cas pratique avec l’Ensimag, l’une des premières écoles d’informatique de France. François Bérard, maître de conférence et responsable du laboratoire expérimental Mac OS X de l’école, a bien voulu répondre à nos questions.
Vnunet : Quelle est l’origine du projet d’implantation de la plate-forme Mac OS X au sein de votre école ?
François Bérard : L’idée d’avoir des Macintosh sous Mac OS X à l’Ensimag a germé au printemps 2002. J’en avais suggéré l’achat pour leur aspect polyvalent : Unix natif (l’environnement prépondérant de l’école) et bureautique (MS Office, Photoshop, Dreamweaver). L’idée n’a pas été accueillie chaudement : il est toujours difficile de justifier le déploiement d’une nouvelle plate-forme en raison des gros efforts de mise en place et de formation du personnel. Heureusement, en parallèle, deux étudiants de l’Ensimag effectuaient leur stage d’entreprise chez Apple. La firme envisageait de prêter du matériel à différentes écoles européennes pour faire découvrir Mac OS X à leurs étudiants. La force de persuasion de nos stagiaires et la solide réputation de l’Ensimag ont fait le reste.
Vnunet : Quels sont les objectifs pédagogiques retenus avec cette plate-forme ?
François Bérard : L’objectif principal de ce laboratoire OS X est de faire découvrir le système aux étudiants. L’Ensimag est une des premières écoles d’informatique en France, il était dommage que la plupart des ingénieurs que nous formions n’aient aucune expérience sur OS X. De plus, je souhaitais évaluer le Macintosh en tant que machine étudiante. D’un point de vue pédagogique, l’Ensimag ne propose délibérément aucune formation sur des technologies « propriétaires » (telles que MFC / ?Net pour Microsoft ou Cocoa pour Apple). Nous formons nos étudiants aux concepts généraux (des langages, des algorithmes, la calculabilité, les systèmes ? réseaux, bases de données?). Ils pourront ensuite les traduire eux-mêmes sur telle ou telle implémentation propriétaire. Unix est l’environnement de développement le plus flexible et le plus ouvert pour supporter la mise en pratique de tels enseignements généralistes.
Vnunet : Comment les Mac ont-ils été intégrés à vos moyens existants ?
François Bérard : A l’heure actuelle, nos étudiants travaillent essentiellement sur des gros serveurs Sun et IBM à partir de clients légers : des Terminaux X. C’est une question pratique : nous devons offrir à quelque 800 élèves les moyens de faire du développement à l’école. Pour cela, nous disposons d’un parc de 400 postes de travail, gérés par trois personnes uniquement. La solution serveurs-clients légers est celle qui nécessite le moins d’administration. Mais elle a ses défauts, notamment des temps d’exécution et de compilation longs. C’est le cas lorsque toute une promotion compile en même temps. Le déploiement de clients « lourds » semble devoir offrir le meilleur des deux mondes : flexibilité et ouverture d’Unix, mais aussi puissance de calcul et qualité des logiciels bureautiques. Nous avons développé une solution d’administration qui montre qu’il est possible d’administrer un parc de clients lourds sans trop d’efforts : les Mac montent les disques des serveurs de l’école sur lesquels se trouvent les comptes des étudiants. Ainsi, ceux-ci peuvent y avoir accès tout autant par un Terminal X que par un Mac. Chaque nuit, nous réinitialisons les disques des Mac automatiquement pour nous assurer de disposer de clients non dégradés par les travaux des élèves. Cette solution permet aussi de déployer les mises à jour système et les nouveaux logiciels facilement. Notre solution a convaincu nos administrateurs système et les gens d’Apple qui ont été séduits. Il nous reste toutefois à la documenter pour pouvoir la diffuser.
Vnunet : Quels sont les résultats obtenus aujourd’hui et les développements que vous prévoyez ?
François Bérard : Apple nous a fourni des licences de logiciels et a permis de faire découvrir les Mac à nos étudiants. Environ 20 % de nos élèves se sont connectés l’année dernière, ce qui n’est pas mal pour un laboratoire de seulement 9 machines [4 PowerMac G4 et 5 iMac, Ndlr]. L’année prochaine, j’espère pouvoir déployer une salle de Mac pour y effectuer des travaux pratiques de traitement de l’image et de conception de systèmes interactifs.
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