Eric Dubois (OpenCoffeeClub) : « Il faut traiter des sujets IT pragmatiques »
De manière informelle, les sessions OpenCoffeeClub permettent de partager les expériences. L’actualité est brûlante avec la prochaine session : « Le Royaume-Uni déroule le tapis rouge aux start-up françaises. »
ITespresso.fr: Comment parvenez-vous à resserrer les liens entre entrepreneurs du Net et investisseurs ?
Eric Dubois: Je cite Jean-David Chamborédon d’ISAI qui, lors de son intervention, indiquait que son fonds d’entrepreneurs du Net recevait plus de 1000 dossiers par an pour n’en financer qu’une dizaine.
Aussi, pour lui, un des (nombreux) critères pour valider une demande d’investissement consiste à privilégier celle provenant d’entrepreneurs liés à lui sur Linkedin au 2ème degré.
Bref, si vous n’êtes liés à Jean-David Chamborédon qu’au 3è degré sur LinkedIn, c’est un mauvais point.
En le rencontrant à l’OCC et en échangeant ses cartes, le postulant sait déjà qu’il ne sera pas recalé sur ce critère et qu’il aura pu échanger quelques minutes avec lui.
ITespresso.fr: Comment rendre l’écosystème de start-up plus dynamique en France ? Quelles mesures préconiseriez-vous en cas de rencontre avec Fleur Pellerin ?
Eric Dubois : Il faut éviter la manie française de créer des comités Théodule, comme semble malheureusement le prouver la création de France Digitale, alors qu’existent déjà le Conseil National du Numérique ou le Syntec Numérique.
Si le Grand Emprunt avait le mérite de vouloir financer le numérique, les start-up n’en n’ont pas franchement bénéficié, du fait de la prééminence de projets d’infrastructure, comme le projet de cloud national Andromède par exemple.
Aussi, il faut remplacer le Small Business Act (qui n’a bénéficié qu’aux grandes SSII) au profit du programme « Achats publics avant commercialisation » (APAC), permettant à l’Etat d’acheter aux start-up, plutôt que de privilégier des commandes à de grands groupes anglo-saxons.
De la même manière, je préconise que toutes les sociétés du CAC40 devraient se doter d’un fonds d’investissement numérique avec pour objectif de financer des nouvelles technologies propres à leur métier, devenir le premier client de ces pousses et racheter ces sociétés lorsqu’elles sont arrivées à maturité.
Enfin, comme la probabilité que le prochain Google ne naîtra probablement pas en France, pourquoi ne pas coopérer avec des pays ayant un écosystème numérique comparable au nôtre (Royaume-Uni, Allemagne) pour atteindre une taille critique compétitive?
*Prochaine session OpenCoffeeClub, jeudi 28 mai 10h00 – 11h45, Café Elgi (10 rue Saint Marc, 75002 Paris, métro Bourse).