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eServer p5 : IBM bouscule le monde des Unix

IBM vient de lancer sa nouvelle ligne de serveurs Unix (voir édition du 7 juillet 2004), les eServers p5. Ces machines dotées de deux à seize processeurs Power5 font tourner l’Unix maison de Big Blue, AIX 5L, mais également les distributions Linux de Red Hat et de Suse Novell, ou encore i5/OS (anciennement OS/400). Cerise sur le gâteau, le serveur peut même faire fonctionner simultanément dix systèmes d’exploitation. Les quatre nouvelles machines de la gamme eServer p5 vont d’un modèle deux voies multiprocesseurs à une machine seize voies, capable de fonctionner en cluster. Les modèles 520, 550, 570 Express et 570 profitent des quatre principales fonctionnalités de l’architecture Power d’IBM (voir édition du 18 février 2003), regroupées sous le terme de « moteur de virtualisation » : tout d’abord, le micropartitionnement qui permet au Power5 de faire fonctionner en parallèle plusieurs systèmes d’exploitation ; ensuite, le partage de tâches des processeurs afin d’améliorer leur utilisation ; enfin, les entrées/sorties virtuelles et les LAN virtuels, deux techniques permettant d’une part le partage de volumes de stockage ou de périphériques réseau, d’autre part des communications rapides de partition à partition. Terminons par la capacité SMT (simultaneous multi-threading) qui augmente la capacité d’utilisation des processeurs.

IBM sous la pression de la concurrence

L’introduction de ces machines à ce moment précis n’est pas anodine : elle est le résultat d’une double lutte menée par IBM et de l’impact plus large de ces technologies sur le monde informatique, notamment par le biais d’Apple (voir encadré). Big Blue est le leader mondial des ventes de serveurs avec 32 % de parts de marché. Une position qu’il compte bien préserver. Mais sur le terrain des serveurs sous Unix, il se fait damer le pion à la fois par HP et par Sun. Les eServer p5 sont donc faits pour tailler des croupières à ces deux concurrents. Outre un rapport prix/performance bas, ils disposent d’un taux d’occupation très élevé, grâce aux technologies de virtualisation de la puce. Celle-ci représente d’ailleurs le deuxième cheval de bataille d’IBM : le Power5 est pensé pour renvoyer dans les cordes l’Itanium du couple Intel-HP (voir édition du 14 janvier 2004). Ce processeur devient une réelle menace pour Big Blue : adopté par près de dix constructeurs, il dispose désormais de plus de 2 000 applications. Le Power5 est donc chargé de défendre le terrain gagné par son prédécesseur, le Power4. Son niveau d’intégration mais aussi d’abstraction logique doit lui permettre de mettre à disposition de la clientèle entre 40 et 100 % de puissance supplémentaire.

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