Espionnage : SAP reconnaît ses fautes devant Oracle
SAP et sa filiale TomorrowNow avouent le téléchargement d’éléments »
inappropriés » face aux accusations d’espionnage industriel émanant d’Oracle.
SAP, au nom de sa filiale TomorrowNow, a répondu à la plainte déposée le 22 mars par Oracle, qui accusait l’éditeur de logiciels allemand d’avoir téléchargé des informations « inappropriées » sur le site d’Oracle.
La déclaration faite devant un tribunal de district américain constitue la première réponse formelle de SAP à la plainte d’Oracle. Elle est disponible au format PDF à cette adresse.
SAP soutient que TomorrowNow était autorisé à télécharger ces informations sur le site d’Oracle pour le compte des clients TomorrowNow.
L’allemand a toutefois reconnu que des correctifs et des documents de support auraient été téléchargés de manière inappropriée par TomorrowNow.
SAP insiste sur le fait que les éléments téléchargés sont demeurés dans les propres systèmes de TomorrowNow. « SAP n’a pas eu accès à la propriété intellectuelle d’Oracle via TomorrowNow », a déclaré l’éditeur.
David Mitchell, responsable des pratiques logicielles pour le compte du cabinet d’analyses IT Ovum, donne son point de vue : SAP et Oracle ont été déchirés par une rivalité de longue date.
« Mais, lorsque Oracle a accusé SAP d’espionnage industriel, cette rivalité a pris un nouveau tournant tout à fait passionnant, avec la perspective de voir les deux adversaires résoudre ce conflit en dehors des tribunaux, au vu de leur distance géographique », estime David Mitchell. « On s’attend à ce qu’ils se disputent les parts de marché à coup de catapultes sur le front du marketing et des combats à main nue sur le plan commercial. »
David Mitchell estime qu’il est « probable » que l’affaire se poursuive par des procédures judiciaires dans les mois à venir.
« Quelle que soit la conclusion judiciaire de cette affaire, l’impact pour Oracle et SAP reposera pour une large part sur la manière dont chacun gérera les relations publiques », ajoute l’expert.
« Si beaucoup considèrent les juristes comme la cavalerie intervenant dans la bataille, les troupes qui ont une réelle importance ne sont autres que le contingent des ‘forces spéciales RP’. La bataille sera gagnée ou perdue au niveau des relations publiques. »
Le ministère de la justice américain a demandé à SAP et TomorrowNow de lui remettre certains documents. Les deux sociétés se sont dites prêtes à collaborer entièrement.
Henning Kagermann, le PDG de SAP AG, a déclaré : « Même un seul téléchargement inapproprié est inacceptable de mon point de vue. Nous regrettons profondément qu’il a eu lieu ».
SAP a également annoncé certains changements dans la gestion opérationnelle de TomorrowNow afin de se mettre en conformité avec les pratiques commerciales applicables.
« Je souhaite rassurer nos investisseurs, clients, partenaires et employés en leur affirmant que SAP ne dérogera en aucun cas aux normes de qualité élevée que nous avons définies pour l’ensemble de nos activités, quel que soit l’endroit où un tel écart s’est produit et quelle que soit son étendue, » a ajouté Henning Kagermann.
« Quand j’ai appris ce qui s’est passé, j’ai immédiatement pris des mesures pour renforcer le contrôle opérationnel chez TomorrowNow tout en veillant à maintenir un excellent niveau de
service pour les clients. »
Traduction d’un article de Vnunet.com en date du 3 juillet 2007