Et si le papier devenait interactif ?
Trois américains ont déposé un brevet visant à intégrer des composants électroniques dans toutes sortes de document imprimés. A l’ère de la souris, leur invention pourrait ouvrir les portes du multimédia aux réfractaires à l’informatique.
Pendant que les chercheurs se penchent sur le papier électronique, trois bricoleurs ont imaginé de rendre interactif le bon vieux papier. Dans un brevet accordé à la fin de l’été sous le numéro 5 932 863 par le bureau américain des brevets (USPTO), Spencer Rathus, Jeffrey Nevid et Lois Fischner-Rathus décrivent, en une dizaine de dessins, un système ajoutant des fonctions de communications aux pages de livres, revues et catalogues. Des boutons et capteurs ultraplats permettraient ainsi de passer commande d’un produit depuis le catalogue, de programmer le magnétoscope pour l’enregistrement d’une émission, de commander le four depuis un livre de recettes ou encore d’obtenir des informations complémentaires sur l’écran d’un ordinateur ou d’un téléviseur relié à Internet.L’intégration de composants électroniques dans les livres et le papier ne date pas d’hier. Un encart publicitaire d’IBM resté célèbre au début des années 90 diffusait une petite musique dès que l’on ouvrait la double page cartonnée. Une idée abondamment reprise depuis dans les livres et les cartes de voeux. L’idée avancée par les trois inventeurs consiste à ajouter un émetteur radio pour envoyer des informations à toutes sortes d’appareils électroniques, eux-mêmes reliés à Internet. Une solution qui permettrait aux personnes rétives à l’informatique d’utiliser les appareils électroniques sans avoir à maîtriser le mulot ou le bouton « Jog » des magnétoscopes.Le brevet propose également d’intégrer un appareillage de reconnaissance optique ou magnétique dans les documents imprimés. Ce pourrait être par exemple un lecteur d’étiquettes électroniques qui permettrait de reconnaître un médicament et d’ordonner à l’ordinateur de se connecter sur le site du fabricant pour vérifier s’il n’appartient pas à un lot retiré de la vente. Ce type de capteurs intelligent est notamment développé au Massachusets Institute of Technology (MIT) où les chercheurs tentent d’intégrer des « tags » dans les emballages, versions intelligentes des étiquettes antivol qui protègent livrent et disques dans le commerce.Les auteurs du brevet n’en sont pas à leur premier invention. Spencer Rathus et Jeffrey Nevid avaient protégé, en 1985, un système d’affichage de calendrier électronique. Mais leur nom reste plus connu aux Etats-Unis pour l’abondante littérature scientifique qu’ils ont signé. Les trois inventeurs sont des psychologues renommés, dont l’ouvrage commun sur la sexualité est largement diffusé dans les bibliothèques universitaires.Pour en savoir plus : Bureau américain des brevets