Les États-Unis peuvent-ils faire sans Huawei ?
L’administration américaine craint que le législateur ait prévu des délais trop courts pour couper les ponts avec Huawei.
Combien de temps faudra-t-il aux États-Unis pour couper les ponts avec Huawei ? Plus que ne le prévoit la loi, d’après le Bureau de la gestion et du budget.
Celui-ci vient de demander au Congrès d’allonger les délais de mise en application de certaines dispositions du dernier National Defense Authorization Act (NDAA, entré en vigueur le 13 août 2018).
Les dispositions en question figurent dans la section 889, intitulée « Interdictions relatives à certains équipements ou services de télécommunications et de vidéosurveillance ».
Elles interdisent à toute agence gouvernementale :
- d’utiliser ou d’acquérir, directement ou indirectement, des équipements, systèmes ou services exploitant les technologies de certaines entreprises ;
- de débloquer prêts, subventions ou autres financements en vue de signer, d’étendre ou de renouveler un contrat avec certaines entreprises.
Sus à la Chine
Sur le volet vidéosurveillance, ces entreprises sont au nombre de trois : Hytera Communications, Hangzhou Hikvision Digital Technology et Dahua Technology.
Dans le domaine des télécoms, elles sont deux : ZTE… et Huawei.
L’administration publique a un an à compter du 13 août 2018 pour mettre un terme aux relations commerciales engagées avec les entreprises concernées.
Pour les contrats avec des fournisseurs ou sous-traitants dépendant des entreprises concernées, le délai est de 2 ans.
Au nom de la sécurité et afin de ne pas laisser « un grand nombre d’acteurs » sur le carreau, le Bureau de la gestion et du budget demande d’étendre ce délai à 4 ans.
Les mesures inscrites au NDAA complètent d’autres restrictions imposées par l’administration Trump. Notamment la mise de Huawei sur une liste noire qui interdit toute organisation américaine de lui fournir produits et services.
Photo d’illustration © Ryan Rodrick Beiler – Shutterstock.com