Ethereum en entreprise : des poids lourds s’allient pour standardiser et implémenter
Hyperledger et l’Enterprise Ethereum Alliance se rapprochent pour favoriser l’émergence de standards et de modèles d’implémentation des blockchains.
Sur le même modèle que l’IETF et Apache pour HTTP ou ECMA et Mozilla pour JavaScript, encourager le développement conjoint de standards ouverts et d’implémentations de référence.
C’est dans cette optique que l’Enterprise Ethereum Alliance et le consortium Hyperledger se rapprochent, par adhésions croisées.
La communauté du premier sera, dans ce cadre, encouragée à se tourner vers l’incubateur de projets du second. La communauté Hyperledger sera quant à elle incitée à se rapprocher de l’EEA pour standardiser ses implémentations (et les certifier, à partir du 2e semestre 2019).
Des passerelles sont déjà établies entre les deux organisations. Illustration avec la VM Ethereum, qu’Hyperledger implémente en mode blockchain « privée » et « modulaire » au travers des frameworks Burrow et Sawtooth. Leurs développeurs envisagent de les soumettre au processus de certification de l’EEA.
Cette dernière dispose par ailleurs d’un groupe de travail sur les environnements d’exécution sécurisés. Les standards qu’elle propose par ce biais (Private Data Objects) ont fait l’objet d’un prototype incubé via Hyperledger.
La v1 de la spécification Enterprise Ethereum, portée par l’EEA, a été publiée le 2 mai 2018. De la couche réseau sur protocole DEVp2p à la couche applicative qui reprend les smart contracts d’Ethereum, elle doit permettre l’exploitation de blockchains répondant à des exigences de performances, de sécurité et de conformité.
Le consortium Hyperledger avait été le premier des deux organisations à émerger. C’était fin 2015, sous l’égide de la fondation Linux. IBM en est l’une des figures de proue, aux côtés d’autres acteurs du monde IT (Intel, Accenture, Cisco, Red Hat, VMware…) et de sociétés du secteur financier (Deutsche Börse, J.P. Morgan, Wells Fargo…).
Intel, Accenture et J.P. Morgan figurent aussi dans les rangs de l’EEA, constituée début 2017. Ils font partie du board, auquel des banques comme Santander ont également un siège.
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