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Weebly : créer une entreprise, une envie à nuancer entre la France et l’Allemagne

S’épanouit-on davantage en tant qu’entrepreneur que salarié d’une entreprise ? A travers une enquête OpinionWay commandée par Weebly France (création de sites web, blogs ou boutiques en ligne), il est possible de distinguer les nuances qui existent à ce sujet entre la France et l’Allemagne.

On note d’emblée un problème de perception de l’économie. 64% des actifs français interrogés évoquent « un esprit d’entreprendre en France » contre 73% côté Allemagne.

Sur la question du timing pour créer une entreprise, là aussi, les visions divergent : un petit 32% côté français contre 47% côté allemand.

Le regard croisé sur la forme d’emploi privilégiée des actifs est à nuancer également : 36% des personnes ayant participé à l’enquête sont attirés par le statut de salarié dans une PME (contre 44% outre-Rhin).

Frédéric Micheau, Directeur des études chez OpinionWay, rappelle que le tissu de PME (le fameux Mittelstand, qui regroupe les entreprises avec 500 collaborateurs au maximum) est plus important en Allemagne qu’en France.

Le fait de travailler en indépendant séduit à un près la même proportion : 18% côté France et 15% côté Allemagne. Idem pour la création d’entreprise (11% pour l’Hexagone et 9% pour le pays voisin).

Mais, en scrutant la jeune génération, on perçoit une certaine envie d’émancipation professionnelle. 40% des jeunes Français (18-24 ans) sont attirés par une activité d’indépendant et d’entrepreneur, contre 25% des jeunes Allemands. Mais les proportions ont tendance à se réduire dans la tranche 25-34 ans : 32% coté France et 22% côté Allemagne.

L’envie de réaliser un projet professionnel à titre individuel (création d’une TPE, devenir auto-entrepreneur, travailler en indépendant…) est palpable : 60% côté France et 70% côté Allemagne.

Quitte à gagner moins d’argent ? 56% des actifs français se déclarent prêts à ce sacrifice contre 49% pour le panel allemand.

Parmi les principales motivations pour réaliser un « projet pro-perso » figurent « l’envie de donner du sens à sa vie de travail » (38% côté français et 25% côté allemand), un « meilleur équilibre entre vie privée et vie pro » (33% vs 31%), quitter le monde de l’entreprise (15% en France et 7% côté Allemagne), ou sortir du chômage (13% côté France et 15% côté Allemagne). L’un des moteurs serait également la stimulation du gain : 29% en France considèrent qu’ils gagneront plus d’argent en démarrant une initiative individuelle vs 38% coté Allemagne.

Salariat vs création d’entreprise  : dénoncer les « inventions » et les « mythes toxiques »

Invité la semaine dernière pour un déjeuner presse de Weebly afin de débattre de l’évolution des formes de travail, Christopher Dembik (économiste chez Saxo Banque) tient à faire la distinction entre l’entrepreneuriat subi (dans le sens : « on crée une entreprise pour sortir du chômage ») et l’entrepreneuriat d’adhésion (« démarche plus volontariste »).

Il dénonce les débats associés à la « fin du salariat » en raison des jobs alternatifs du type chauffeur Uber qui émergent. « C’est une invention, un outil marketing pour les économistes ».

Pour Christopher Dembik, c’est le rôle de l’Etat de « favoriser l’essor des initiatives privées » et de garantir des passerelles entre vie professionnelle indépendante et vie salariée.

Autre invité : Fabrice Cavarretta, professeur à l’ESSEC et auteur d’un ouvrage récent sur le terreau favorable en France pour créer des entreprises*, aborde quelques « mythes toxiques » véhiculés dans les conférences et les médias.

Comme l’idée de disposer absolument de capital pour se lancer dans l’entrepreneuriat. « La levée de fonds, c’est la mousse du phénomène », avance-t-il. Il recommande à ses élèves d’oublier les présentations PowerPoint et de concevoir des prototypes pour se montrer plus convaincant vis-à-vis des investisseurs potentiels.

Fabrice Cavarretta perçoit également une certaine « schizophrénie » en France. Il rejette les études censées démontrer un exil massif des jeunes Français souhaitant créer leur entreprise hors du territoire. Et appelle les Français à stopper le French bashing qui amène ce type de réaction: « On vit bien mais c’est l’enfer dans ce pays. »

Pour Anh-Tho Chuong, Directrice France de Weebly, cette étude est une manière d’inscrire l’activité de la plateforme de création de sites Web (d’origine américaine) dans le tissu économique français. Elle permet de suivre les tendances de la création d’entreprise, comme dans l’e-commerce.

Et ce, au regard du nom d’entreprises individuelles recensées en France. De son côté, Weebly, qui est arrivé en France en novembre 2015, s’appuie sur ses données de marché : 85 000 entreprises individuelles créées en 2014, dont 283 545 micro-entreprises.

Selon l’Agence France Entrepreneur, en 2014, 70 % des créateurs d’entreprise ont choisi d’exercer leur activité en entreprise individuelle dont 51 % sous le régime de l’auto-entrepreneur (micro-entrepreneur à compter du 1er janvier 2016).

C’est dans ce vivier que Weebly (30 millions de membres dans le monde) compte piocher pour trouver des nouveaux clients pros mais aussi parmi les animateurs de blogs ou d’internautes qui cherchent à faire partager leurs passions.

En l’état actuel, la plateforme recense quelques milliers de clients en France.

Anh-Tho Chuong compte prospecter sur le marché en montant des opérations ponctuelles de communication ou sous des formats évènementiels lors de salons (comme celui prochainement des Micro-entreprises à Paris en octobre 2016).

Etude Weebly/OpinionWay : étude auprès d’un échantillon représentatif de la population française (1048 personnes interrogées) et allemande (1001 personnes interrogées), constitué selon la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées du 4 au 8 mars 2016.

*Ouvrage de Fabrice Cavarretta : Oui ! La France est un paradis pour les entrepreneurs (préface de Xavier Niel svp) – 2016 – Editions actualité Plon

(Crédit photo : Shutterstock.com – Droit d’auteur : Zerbor)

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