Europe : Ejustice.fr dépose une nouvelle plainte contre Google
La société française 1PlusV a déposé une nouvelle plainte contre Google auprès de la Commission européenne pour abus de position dominante. Elle pourrait s’ajouter à l’enquête ouverte en 2010 contre le géant américain.
La Commission européenne va recevoir une nouvelle plainte contre Google. C’est en tout cas ce qu’a indiqué la société française 1PlusV, créatrice de moteurs de recherche verticaux, c’est-à-dire spécialisés dans un domaine particulier.
Selon elle, la firme de Mountain View a une nouvelle fois abusé de sa position incontournable pour évincer la concurrence.
L’an dernier, Ejustice.fr, site créé par 1PlusV, avait déjà déposé une plainte contre Google qui avait débouché sur l’ouverture d’une enquête par les autorités européennes. Une « plainte complémentaire » pour signaler « de nouveaux abus » vient d’être déposée par1PlusV, dénonçant surtout des représailles.
En effet, suite à « une stratégie d’étouffements des moteurs de recherches verticaux » dénoncée par Marie-Cécile Rameau, avocate du cabinet Bird and Bird qui conseille 1PlusV, notamment par un déréférencement massif opéré par Google, la société française aurait perdu plusieurs millions d’euros.
Bien qu’aucun chiffre officiel ne soit déterminable à ce jour, L’Expansion.fr rapporte que Ejustice.fr serait passé de 40 000 visiteurs uniques par jours à 100, lui faisant ainsi perdre de nombreux contrats, avec la Bibliothèque Nationale de France par exemple.
Mais Google est aussi accusé d’avoir imposé l’usage de sa technologie de recherche, « adSense », un service d’annonces publicitaires. Ejustice.fr a donc dû renoncer à celui qu’il utilisait qui lui permettait d’offrir un meilleur ciblage aux publicitaires et d’engranger ainsi plus de recettes.
Cette nouvelle plainte vient ainsi s’ajouter à une longue série. L’année dernière la société britannique Foudem et la société allemande Ciao s’étaient associées à 1PlusV pour signaler les abus de Google qui favorisait ses services grâce à son moteur de recherche.
Microsoft avait également attiré l’attention de la Commission européenne sur « les termes et conditions » imposés par le géant américain. Enfin, Les Echos révèlent que des « référencements sauvages » du portail culturel Europeana, du Sénat français, du ministère de l’Intérieur et de l’Autorité française de la concurrence notamment avaient été opérés malgré les interdictions.
Selon « la procédure officielle », Google a toutefois la possibilité d’apporter des commentaires à cette nouvelle plainte. Les autorités européennes décideront ensuite de l’ajouter ou non aux éléments de l’enquête ouverte le 30 novembre 2010.
Mais la firme de Mounatin View assure, par l’intermédiaire d’un porte-parole, qu’elle continuera à coopérer « étroitement » avec la Commission.