Le montant aurait pu être plus élevé, mais il n’était pas l’heure de s’engager avec des fonds d’investissement.
Yohan Zibi se veut pragmatique quant à la levée de fonds de 200 000 euros qu’a bouclée la SAS Webcheck, dont il est président-fondateur.
Le Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales du 22 mars 2017 fait état de cette augmentation de capital constituée à hauteur de 170 000 euros en love money.
Bpifrance apporte le complément à la start-up, qu’elle a gratifiée du statut de JEI (Jeune entreprise innovante) pour ses travaux en matière d’automatisation.
On en avait eu un aperçu il y a un an, lors de la 2e édition du Hacking de l’Hôtel de Ville, organisé par la Mairie de Paris.
Webcheck dit avoir été approché, à la suite de cet événement, par des VC tels que Ventech et Partech, qui se sont intéressés à son offre EveryCheck, présentée comme un service de « vérification et certification de profils dans le cadre d’une embauche ou de la location d’un bien immobilier ».
Dans la pratique, l’exploitation commerciale se concentre pour l’heure sur les RH. Avec une promesse : permettre aux recruteurs de s’assurer de l’exactitude des CV que fournissent les candidats.
Monnaie courante dans les pays anglo-saxons, cette méthode dite de « background check » est beaucoup moins ancrée en France, assure Yohan Zibi.
L’intéressé a pu en faire le constat en enchaînant les postes à l’étranger dans le milieu de la finance : à New York en gestion de patrimoine pour Crystal Finance, puis à Londres en tant que broker, successivement chez Tradition Securities and Futures et Vantage Capital Markets.
À son retour en France en juillet 2015, il fonde Webcheck. Jérôme Mourey – CTO ; ex-Thales Avionics – le rejoint en octobre. La jeune pousse est alors installée dans la ville où réside Yohan Zibi : Neuilly-sur-Seine, au sein des locaux du Neuilly Lab, espace de travail pour créateurs d’entreprises.
La relocalisation à Paris est progressive. Le siège est d’abord implanté dans le 16e arrondissement, où Yohan Zibi élit domicile fin 2015. Depuis octobre 2016, Webcheck a ses bureaux dans le 11e, à la Pépinière 27.
Une dizaine de recrutements sont prévus cette année, notamment en R&D, dans l’optique de monter en puissance sur la partie automatisation.
Pour le moment, le processus de vérification des références repose encore essentiellement sur l’humain : en plus des informations disponibles en ligne, Webcheck prend contact avec les écoles et les anciens employeurs des candidats.
Ces données à forte valeur ajoutée vont alimenter la stratégie d’automatisation : la machine pourra, à terme, intervenir en « début de tunnel » en fournissant aux entreprises des « indices de confiance ».
L’envoi des CV se fait par e-mail ou par API. Webcheck garantit la livraison, « sous 48 heures », d’un rapport, « en conformité avec le cadre légal ».
Sur ce point, la start-up s’est rapprochée de la CNIL avec l’aide d’une avocate spécialiste des questions de confidentialité.
Les recherches sur un candidat ne peuvent effectivement démarrer qu’une fois que celui-ci a signé un mandat. La proportion de refus ne dépasse pas les 5 %, nous assure-t-on, non sans faire remarquer que le « taux de fuite » est plus important chez les commerciaux…
Par ailleurs en contact avec l’AFNOR pour développer un standard ISO, Webcheck s’engage à ne collecter que des « éléments factuels ». Et à proposer à ses clients une piste d’audit permettant de consulter toutes les ressources mises en œuvre et les opérations réalisées.
Des perspectives s’ouvrent avec le volet open data de la loi Lemaire « Pour une République numérique ». Ainsi Webcheck prévoit-il, pour cette année, une API adossée au fichier SIREN.
La verticale location entre particuliers sera développée en silo, avec le même cœur technologique… et le même modèle économique.
EveryCheck fonctionne par « éléments de vérification » ou « tâches de vérification unitaires ». Par exemple l’obtention d’un diplôme, un emploi ou une pièce d’identité.
La formule de base (« Particuliers ») inclut, pour 59 euros TTC, une vérification « standard » – c’est-à-dire avec trois éléments – utilisable sous 18 mois. Les tarifs sont ensuite dégressifs jusqu’à du sur-mesure au-delà de 20 vérifications.
Affirmant que 65 % des CV vérifiés à jour présentent au moins une information frauduleuse, Yohan Zibi se réjouit des « réponses positives » que des groupes comme Roche et Vinci apportent à ses sollicitations.
Outre les cabinets de recrutement qui externalisent la mission de vérification des données, Webcheck revendique des clients dans les médias (groupe Campus), la bancassurance (Bourse des Crédits) et le marketing (MilesBooster).
Crédit photo : Webcheck
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