Explosion du marché des logiciels antispam en 2004

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A l’heure où les courriels indésirables deviennent un cauchemar pour les responsables informatiques, les solutions logicielles pour lutter contre ces envois se multiplient. Un marché qui devrait exploser en 2004.

A l’heure où, reprise économique aidant, les entreprises de toutes tailles sont prêtes à investir de nouveau dans leur système d’information, le principal souci des responsables informatiques est moins de songer à s’équiper des technologies les plus avancées que, plus prosaïquement, de lutter efficacement contre les messages électroniques indésirables ou pourriels. Selon une étude réalisée par InsightExpress pour le compte de l’éditeur d’antivirus Symantec, le pourcentage des pourriels parmi les courriels reçus par les PME atteint un niveau tel que ces dernières songent à prendre des mesures drastiques afin de remédier à ce problème. Elles estiment en effet que le tri quotidien des pourriels a un impact négatif sur la productivité des salariés. Autre reproche : ces messages indésirables mobilisent leurs ressources en bande passante. Mais, surtout, les personnes interrogées réprouvent leur caractère inapproprié ou choquant. Résultat : plusieurs PME sondées envisagent purement et simplement de bannir l’utilisation de la messagerie électronique. Il semble que le phénomène des pourriels a atteint la cote d’alerte assez récemment. Ainsi, parmi les 500 entreprises qui ont été interrogées, plus de la moitié ont observé une forte augmentation des pourriels depuis six mois ; 33 % d’entre elles la qualifient de « dramatique » et 40 % estiment que plus de la moitié des courriels qu’elles reçoivent sont désormais des pourriels.

Plusieurs dizaines d’offreurs

A côté du renoncement au courrier électronique, les entreprises sondées envisagent d’autres mesures moins radicales comme le changement de leurs adresses électroniques ou, plus simplement, d’équiper leur serveur de messagerie d’un logiciel antispam. D’où la forte croissance prévisible de ce marché. Car cette exaspération vis-à-vis des courriels indésirables ne concerne pas seulement les PME mais les entreprises de toutes tailles, les conduisant à se doter rapidement de solutions pour lutter contre ce fléau. Selon le Gartner Group, seulement 20 % des entreprises en sont équipées actuellement. Mais d’ici à la fin 2004, cette proportion devrait atteindre 80 %. Conséquence : ce domaine de l’informatique suscite de nombreuses vocations. Plusieurs dizaines d’offreurs se sont mis sur les rangs. Le cabinet d’études The Radicati Group estime même à 300 le nombre de vendeurs de solutions antispam. Ce marché est évalué par Ferris Research à 130 millions de dollars en 2003 et devrait atteindre plus de 360 millions de dollars d’ici 2004. Ce cabinet d’études souligne au passage que le marché des logiciels antispam est à peu près équivalent à celui de l’envoi de pourriels, soit environ 130 millions de dollars en 2003, tout en remarquant que ce dernier est bien plus profitable, dégageant 20 à 30 millions de dollars de bénéfices en 2003.

Déjà la concentration

Il y a donc une incontestable opportunité pour les éditeurs. Il semble cependant qu’il s’agisse d’une opportunité à court terme. En témoigne le mouvement de concentration des acteurs que l’on peut d’ores et déjà observer sur ce marché et qui ne pourra que s’amplifier dans les deux ans à venir. A terme, les spécialistes estiment qu’il ne subsistera qu’une poignée d’offreurs. Autre tendance : la convergence des domaines des logiciels antivirus et antispam, comme le prouvent les rachats d’un spécialiste de la lutte contre les pourriels, ActiveState, par l’éditeur d’antivirus Sophos ou celui de Deersoft par Network Associates. A coup sûr, les grands éditeurs spécialistes de la sécurité comme Network Associates ou Symantec seront au nombre des éditeurs qui subsisteront au processus de concentration, à côté de quelques pure players. Reste à savoir lesquels survivront parmi les actuels spécialistes de l’antispam. C’est la question que doivent se poser les responsables informatiques à la recherche d’une solution pérenne.