F. Amigorena (IS Decisions) : « Les géants de la sécurité informatique nous inquiètent peu »
IS Decisions, éditeur de logiciels de sécurité basé dans le sud de la France, connait une forte croissance de son chiffre d’affaire. Il compte même parmi ses clients plusieurs institutions américaines… ITespresso.fr a rencontré son dirigeant, François Amigorena.
ITespresso.fr : Quelles sont les difficultés auxquelles peut être confrontée une PME comme la vôtre pour s’imposer sur un marché mondial face aux géants de la sécurité ?
François Amigorena : Les géants de la sécurité informatique nous inquiètent peu dans la mesure où nos logiciels possèdent des fonctionnalités originales, innovantes, et ne se confrontent pas directement à l’offre des grands du secteur. UserLock est même un logiciel unique, sans aucune concurrence frontale.
Notre problème principal est un problème de notoriété : vue de San Francisco, de New Delhi ou de Sydney, IS Decisions est encore une petite PME inconnue. Notre chantier prioritaire est donc d’augmenter notre notoriété.
Nous ne disposons évidemment pas des budgets de communication de Microsoft ou de Symantec, ce qui nous oblige à faire preuve d’astuce, de créativité et à être en permanence des « guérilleros marketing ».
Depuis bientôt un an, nous assurons par exemple une présence intensive sur le site de microblogging Twitter, ce qui nous permet d’échanger à propos de nos solutions (et des problématiques de sécurisation et d’administration des infrastructures Microsoft en général) avec des professionnels du monde entier et ainsi de nous faire connaître.
ITespresso.fr : Une ou plusieurs implantations internationales sont-elles envisagées ?
François Amigorena : Nous envisageons effectivement d’installer un bureau aux USA d’ici 12 à 18 mois afin de nous rapprocher de notre principal marché, mais la réflexion sur ce chantier vient à peine de commencer.
ITespresso.fr : Pour conclure, d’un point de vue général, quel est votre regard sur la part du grand emprunt attribuée à l’industrie du logiciel ?
François Amigorena : Selon les informations dont je dispose, les règles d’affectation des fonds issus du grand emprunt en ce qui concerne l’industrie du logiciel ne sont pas pour l’instant d’une clarté aveuglante. Le secteur du logiciel est en effet impliqué dans la plupart des chantiers visés par l’emprunt, mais ne constitue pas (à tort, vu son importance stratégique) un chantier à part entière.
Parmi les premières séries de mesure dévoilées il y a quelques jours, certaines vont néanmoins dans le bon sens et pourront concerner les acteurs du logiciel. Je pense par exemple au soutien aux start-up par la Caisse des Dépôts et Consignations, ou au milliard d’euros confié à OSEO au profit des PME innovantes. Ceci dit, d’un point de vue « philosophique », je ne suis pas forcément favorable à l’empilement de mesures sectorielles et je préférerais que les banques fassent leur métier et que les pouvoirs publics fournissent aux entreprises françaises un cadre économique, juridique et fiscal stable et pérenne, ce qui est malheureusement loin d’être le cas aujourd’hui…