F. Ballart (Altitude Infrastructure): « Favoriser l’arrivée de la concurrence sur nos réseaux »
En pleine tempête juridique avec le conseil général de l’Aveyron, le directeur d’Altitude Infrastructure donne sa version des faits à Vnunet.fr.
Après quelques déboires dans le Jura liés à des retards dans le déploiement du réseau et un début d’année qui se passera au tribunal avec le Conseil général de l’Aveyron, Altitude Infrastructure semble rencontrer quelques difficultés pour imposer la technologie Wimax.
En marge d’une table ronde organisée en Octobre dernier dans un village du Jura, Vnunet avait interviewé un élu qui se disait confiant sur l’avenir de la technologie.
Pour Vnunet, le directeur général d’Altitude Infrastructure (groupe Altitude Telecom) joue la transparence et revient sur ces différents dossiers.
(Interview réalisée le 19 Décembre 2008)
Vnunet.fr : En Aveyron, un conflit vous oppose au Conseil général qui vous a confié une délégation de service public. Ce dernier vous reproche de ne pas respecter vos engagements et vous a assigné en référé, quel est votre point de vue sur ce dossier ?
Fabrice Ballart : Nous avons tout mis en oeuvre pour remplir nos obligations contractuelles. Pour être transparent, le bilan global est bon mais nous reconnaissons qu’il reste encore des sites à installés. Certaines problématiques soulevées par les riverains ont freiné l’avancée des travaux et nous avons dû avoir de nombreuses discussions avec les administrés et élus locaux notamment pour rassurer sur la puissance des ondes Wimax. Nous pensons toutefois que le réseau sera finalisé début 2009, mais notez quand même que 95% de la couverture du réseau, tel que cela était prévu dans le contrat avec le Conseil général de l’Aveyron, est déjà en place.La société NetAveyron qui gère la délégation de service public a déjà reçu environ 500 commandes d’accès de la part des fournisseurs d’accès présents (Luxinet, Numéo, Altitude Telecom) en sachant que 250 sont déjà activées et qu’il faut compter environ 20 jours, plus le temps d’installation, pour l’activation des services. Sur notre assignation, je ne tiens pas à polémiquer sur des sujets politiques car ce n’est pas mon métier. Je tiens juste à vous faire remarquer que le référé porte sur la communication de documents qui ont été transmis 48 heures après le référé.
Vnunet.fr : En résumé, vous contestez l’assignation du Conseil général de l’Aveyron ?
Fabrice Ballart : Oui car à la fin de la construction du réseau, comme le contrat le prévoit, nous allons livrer une base documentaire complète aux services de notre client, en l’occurrence au Conseil général de l’Aveyron. Cette collectivité a retenu l’offre d’Altitude Infrastructure pour résorber les zones blanches à l’aide du Wimax. L’objectif était de couvrir 96% de la population avec l’ADSL existant et le Wimax. Pour les 4% restants, c’est une offre satellitaire qui sera notamment proposée.
Vnunet.fr : Dans le Jura, la population semble très agacée du retard de mise en service voire de l’oubli de certaines communes dans le déploiement du réseau « Connectic39 » que vous réalisez avec Eiffage. Que pouvez-vous nous dire sur ce point ?
Fabrice Ballart : Dans le contrat initial, certaines communes n’ont pas été prises en compte. Nous réalisons des réseaux complexes incluant le plus grand nombre de zones possible mais parfois, nous devons engager des moyens financiers plus importants et nous devons alors demander à la collectivité de faire un arbitrage. Si nous prenons le cas de Jouhe que vous avez récemment cité dans l’un de vos articles, face aux demandes des habitants, le Conseil général du Jura et Connectic39 (délégataire dans lequel Altitude Infrastructure est actionnaire minoritaire) ont corrigé cet oubli. Nous devrions être en mesure de proposer les premières connexions dès mi-février. Dans le Jura comme ailleurs, si des zones ne sont pas couvertes, la population et les entreprises peuvent contacter le gestionnaire du réseau et nous leur répondrons dans les meilleurs délais.
Vnunet.fr : Certains concurrents vous reprochent un abus de position dominante concernant le Wimax, au point de ne plus vouloir travailler avec votre filiale. Comment avez-vous séparé votre filiale « infrastructure » de votre maison mère « opérateur télécom » pour éviter des conflits avec la concurrence ?
Fabrice Ballart : Je crois que nous ne pouvons pas nous reprocher un abus de position dominante. Nous construisons des infrastructures et nous vendons les accès en gros aux opérateurs. Il est dans notre intérêt de remplir nos réseaux en favorisant l’arrivée de la concurrence car c’est ce que nos donneurs d’ordres nous demandent. Concernant Altitude Telecom, la première offre est à 39 euros par mois alors que les concurrents sont à 30 euros. C’est une preuve incontestable de notre volonté de ne pas fausser la concurrence.