Facebook alimente sa stratégie mobilité avec Little Eye Labs
Facebook renforce ses compétences sur le volet mobilité avec une nouvelle acquisition stratégique : celle de la start-up indienne Little Eye Labs, qui développe des outils destinés à mesurer les performances des applications Android.
Facebook vient de confirmer l’acquisition de Little Eye Labs. Le montant de la transaction n’est pas communiqué.
Avant de tomber dans le giron du réseau social, cette start-up basée à Bangalore (Inde) aurait été convoitée par Twitter. Accompagnée, dans sa phase d’amorçage, par les fonds d’investissement indiens VenturEast et GSF, la jeune pousse propose depuis 2012 des solutions logicielles de mesure, d’analyse et d’optimisation des performances d’applications Android. Les développeurs en sont les principaux utilisateurs.
Exécuté sur ordinateur, Little Eye communique avec tablettes et smartphones par liaison USB. Il fournit, pour chaque application, des statistiques relatives à la consommation de données, de mémoire vive, d’espace disque, mais aussi de batterie et de ressources processeur. Tous ces éléments sont mis en relation avec des captures d’écran et intègrent des paramètres « externes » aux applications, comme le fonctionnement en arrière-plan ou les notifications. La fonctionnalité Insights suggère alors automatiquement des pistes d’optimisation.
S’appuyant sur le témoignage d’une source dite « proche du dossier », TechCrunch évalue à 15 millions de dollars le montant du rachat. La transaction s’est déroulée sur le principe de « l’acqui-hire » : les équipes de Little Eye Labs vont prendre leurs quartiers d’hiver au siège social de Facebook, situé à Menlo Park (Californie). Elles poursuivront le développement de leurs solutions, dont l’avenir reste incertain. Il est, pour l’heure, question de maintenir l’accès à une version gratuite « au moins jusqu’au 30 juin 2014 ».
Cette acquisition revêt un caractère stratégique pour Facebook, dont l’audience migre progressivement sur les plates-formes mobiles. Au dernier pointage de septembre 2013, 874 millions d’utilisateurs (sur 1,19 milliard d’inscrits) accèdent au réseau social sur un smartphone et/ou une tablette au moins une fois par mois.
Des statistiques qui s’inscrivent dans la lignée des prévisions émises le mois dernier par Nielsen. Le groupe d’information et de mesure d’audience néerlandais estime que la mobilité occupera, en 2014, une place centrale dans la stratégie de conquête d’audience des éditeurs de sites et services Web.
Illustration chez Google, qui a annoncé, parallèlement à la publication de ses résultats financiers pour le 3e trimestre 2013, que le trafic enregistré par sa filiale YouTube provient désormais à 40% des smartphones et des tablettes. Yahoo a lui aussi articulé sa reconstruction autour du mobile, au prix de multiples rachats de start-up spécialistes en la matière. Mais pour l’heure, tout du moins outre-Atlantique, c’est Facebook qui tire son épingle du jeu : selon Nielsen, son application officielle (sur Android et iOS) compte 103,4 millions d’utilisateurs actifs par mois (+27% en un an). Les revenus publicitaires du réseau social de Mark Zuckerberg s’en ressentent : ils sont dorénavant issus pour moitié du mobile.
—— A voir aussi ——
Quiz ITespresso.fr : géants du Web, qui a racheté quoi ?
Crédit illustration : Alex Mit – Shutterstock.com