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Facebook cherche aussi sa place dans la banque du futur

Dans le domaine des services financiers, il faudra compter sur Facebook.

Les révélations du Wall Street Journal le rappellent, quand bien même le réseau social y apporte un démenti partiel.

Lundi, le quotidien national américain avait fait état de négociations avec de grands noms du secteur – Wells Fargo, JPMorgan Chase, US Bancorp et Citigroup – autour de Messenger.

Au-delà d’une interface pour le service client, la plate-forme de messagerie instantanée permettrait d’interroger les serveurs des banques pour obtenir des informations telles que le solde d’un compte.

Facebook n’apporte pas de commentaire à cet égard. La firme américaine se concentre sur un autre point : elle nie « solliciter activement » des données de transactions auprès des sociétés susmentionnées.

Au-delà du caractère « actif » ou non de la démarche, certaines informations seront stockées sur les serveurs de Facebook, reconnaît une porte-parole, sans préciser quelle sera leur nature.

Le sujet est sensible, tout particulièrement dans un contexte terni par l’affaire Cambridge Analytica et ses ramifications. Les enjeux de confidentialité des données auraient d’ailleurs poussé une banque à sortir de la table des négociations ; JPMorgan ayant pour sa part « dit non » sur certains aspects.

Certaines banques ont déjà fait le pas, à l’image de Citigroup, qui propose à ses clients basés à Singapour de consulter, sur Messenger, des éléments comme leur solde de points fidélité.

Des partenariats sont par ailleurs en place avec les sociétés émettrices de cartes bancaires et des fintech comme PayPal.

Facebook insiste sur le recueil systématique du consentement des utilisateurs et affirme n’avoir « aucune intention » d’établir des jonctions avec son business publicitaire.

Seul ou avec

Le cas Facebook pose la question plus large de la capacité des GAFA à monter en puissance dans le domaine des services financiers.

Le Wall Street Journal n’a pas manqué de faire allusion aux pourparlers des banques avec Google et Amazon, entre autres sur leurs assistants à commande vocale.

Les initiatives que l’un et l’autre ont déjà prises impliquent généralement des partenariats, à l’image d’Amazon avec Wells Fargo sur des prêts étudiants. Mais ce n’est pas systématique. Ainsi Google s’est-il essayé – à plusieurs reprises et sans succès – à la comparaison de tarifs de services financiers, y compris en faisant l’acquisition d’une société (BeatThatQuote.com).

La firme de Mountain View lorgne aussi l’assurance. En France, elle s’est rapprochée des sociétés du secteur en exploitant son expertise dans l’IoT.

L’idée d’une « banque Google » inspire. L’agence de design Humbleteam a publié, l’an dernier, un concept d’application capable, par exemple, d’analyser les messages sur Gmail pour prévoir la fin d’un abonnement et proposer à l’utilisateur des offres plus avantageuses.

Et vint la DSP2

Dans l’Union européenne, les GAFA peuvent s’appuyer sur un autre levier : la directive sur les services de paiement révisée.

Connu sous l’acronyme DSP2, le texte (no2015/2336) est entré en application le 13 janvier 2018. Il introduit une reconnaissance des services « d’information sur les comptes » et « d’initiation de paiement ».

Les banques sont tenues d’ouvrir à ces acteurs certaines données relatives à leurs clients si ces derniers le demandent. De quoi favoriser a priori le développement de services « à valeur ajoutée » dont l’exploitation ne nécessiterait pas de licence bancaire.

Une bataille s’est engagée avec les start-up fintech qui creusent ce sillon, sous l’angle des risques de sécurité. Mais ce sont bien les grands noms du numérique qui font trembler les banques.

Réunis en mai à Bruxelles, les patrons du secteur ont renouvelé leur appel à une révision du cadre législatif européen, qu’ils estiment susceptibles de « mettre en danger la stabilité du système financier ».

Crédit photo : marcoverch via VisualHunt / CC BY

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