Facebook cède à la censure pour revenir en Chine
Facebook aurait accepté, en concertation avec le gouvernement chinois, de développer un logiciel de filtrage des publications sur son réseau social.
Jusqu’où Facebook est-il prêt à aller pour se rouvrir les portes du marché chinois ?
Bloqué sur place depuis 2009*, le réseau social aurait accepté de développer un outil de censure, à en croire trois employés qui ont vidé leur sac auprès du New York Times.
La dynamique se serait véritablement enclenchée il y a un an avec la constitution, sous la direction du dénommé Vaughan Smith, d’une équipe composée d’ingénieurs issus de différentes équipes.
Mark Zuckerberg lui-même aurait approuvé la démarche… qui a semble-t-il causé des remous en interne, au point d’en devenir la thématique d’une des sessions de questions-réponses que la société organise tous les vendredis après-midi.
À l’occasion d’une de ces sessions, le patron de Facebook aurait joué carte sur table, déclarant : « Il vaut mieux, [pour nous], continuer à encourager la conversation, même si ce n’est pas encore toute la conversation ».
Le blocage de contenus n’est pas quelque chose de nouveau chez Facebook : son dernier « rapport de transparence » l’illustre, avec une vingtaine de pays concernés au 2e semestre 2015.
Sauf qu’en Chine, on ne parlerait d’enlever du contenu après publication : il s’agirait en l’occurrence d’effectuer un filtrage a priori afin que certains posts n’apparaissent jamais sur les fils d’actualité des utilisateurs situés dans des zones géographiques données.
Facebook ne s’en occuperait pas directement : le logiciel serait fourni à un tiers, probablement une entreprise chinoise. Pour le moment, rien ne prouve qu’il ait déjà été expliqué ou même qu’il ait été présenté aux autorités sur place.
Les intéressés affirment réfléchir à un retour dans l’Empire du Milieu, mais assurent ne pas encore avoir arrêté de stratégie. Peut-être faudra-t-il, à l’image de ce qu’Uber a fait avec Didi Chuxing, accepter de s’allier à un groupe qui prendrait éventuellement le contrôle des opérations.
* Facebook est inaccessible aux internautes chinois sans VPN.