Facebook déclare ouvertement la guerre à Google
Scandale ! Facebok aurait fait appel aux services d’une agence de relations publiques pour relayer des informations négatives sur Google dans les médias.
En voulant discréditer son concurrent, Facebook se prend les pieds dans le tapis. C’est officiel : Facebook et Google se battent pour la place de numéro 1 sur le Web.
Et à ce niveau, tous les coups sont permis. Selon un journaliste du site The Daily Beast, l’agence de relations publiques Burson-Marsteller travaille sans relâche pour Facebook afin de faire paraître des informations alarmantes sur les pratiques soit-disant « odieuses » de Google.
Après avoir contacté de nombreux journalistes, Burson-Marsteller approche le blogueur Christopher Soghoian. Mal lui en a pris. Ce dernier, estimant que les allégations de l’agence de RP poussaient le bouchon un peu loin, a décliné l’offre et tout déballé sur Internet.
« Les Américains doivent être tenus informés des intrusions permanentes de Google dans leur vie privée, du stockage et de l’exploitation de ces informations sans leur consentement », écrit notamment John Mercurio, qui travaille pour l’agence de relations publiques, afin de persuader son interlocuteur.
L’agence a d’ailleurs de bons contacts, puisqu’elle assurait au blogueur que son papier pourrait paraître dans des publications telles que le Washington Post, Politico et le Huffington Post.
La firme a dans un premier temps refusé de nommer son client, mais a finalement avoué que cela n’était ni Apple, ni Microsoft mais bien Facebook, ce que ce dernier a confirmé mercredi soir.
L’agence de RP a fait savoir qu’il existe deux raisons à ces attaques : tout d’abord, Google est à prendre au sérieux sur l’utilisation qu’il fait des données personnelles de ses utilisateurs. Mais surtout – et c’est peut-être la véritable raison – Facebook voit d’un très mauvais oeil les incursions de Google dans ce qu’il considère comme son pré-carré : les réseaux sociaux.
Google expérimente – jusque là avec un échec relatif – un nouvel outil, Social Circle, qui permet aux utilisateurs de Gmail de voir l’activité de leurs amis sur Gmail mais également des amis de leurs amis, ce que Google appelle les « connexions secondaires ».
Un outil que Burson-Marsteller désigne comme un moyen « de forger des dossiers personnels sur des millions d’utilisateurs, en contradiction flagrante avec l’accord (de Google) avec la FTC », la Federal Trade Commission en charge de la défense des consommateurs américains.
L’agence avait précédemment approché le quotidien à grand tirage USA Today, qui, après avoir mené une enquête sur les arguments avancés, avait décliné l’offre d’en faire un article, estimant que ces allégations étaient exagérées. Un scandale digne des tactiques sombres et manipulatrices de la période de la guerre froide, remarque le journaliste qui révèle l’affaire, Dan Lyons.