Facebook Home élit domicile sur Android
Le Facebook Phone aura une définition large. Il ne s’agira pas d’un terminal en particulier, mais de tout smartphone Android auquel se greffera la surcouche applicative Home développée par le réseau social.
Confronté à l’expectative des investisseurs depuis son entrée en Bourse il y a près d’un an, Facebook appréhende l’évolution de son modèle économique en lien étroit avec la mobilité.
En quête d’une visibilité accrue sur des smartphones et tablettes qui concentrent une part croissante de ses revenus (20% actuellement), le réseau social aborde un virage stratégique : la conquête d’Android.
Ses ambitions en la matière ne faisaient plus guère de doute, les fuites à leur égard s’étant multipliées au cours des dernières semaines. Les voici officiellement concrétisées avec la dénommée Home.
Il s’agit d’une méga-surcouche applicative dévoilée à l’occasion d’un événement tenu ce 4 avril.
Depuis son siège californien de Menlo Park, le groupe Internet de Mark Zuckerberg a fait la lumière sur cette « nouvelle maison » pensée pour reconvertir tout appareil en un « Facebook Phone ».
Lanceur comme on en trouve par dizaines sur le Play Store de Google, Home requiert toutefois un niveau de permissions tel qu’il se superpose quasi intégralement à Android, offrant un accès direct à tous les services du réseau social.
Flux d’actualités, messagerie instantanée, appels voix/vidéo… « Avec Home, l’expérience utilisateur se recentre sur le contenu et non sur les applications […], elle est personnalisée« , explique Mark Zuckerberg.
Et d’ajouter, en portant le regard sur le « Cover Feed » qui se substitue à l’écran de veille : « Un bon téléphone se vendra au mieux à 20 millions d’exemplaires. Au contraire, Home est à mettre entre toutes les mains, car il n’est pas destiné à un terminal en particulier« .
L’offensive s’inscrit effectivement sur le long terme, avec un programme partenaires à destination des constructeurs qui souhaiteraient implémenter, directement dans leurs produits, cette surcouche qui n’est ni un OS, ni un fork d’Android.
HTC ouvre le bal avec le First, un smartphone positionné en milieu de gamme, annoncé pour 99,99 dollars à compter du 12 avril, en exclusivité chez l’opérateur américain AT&T, très certainement dans le cadre d’un abonnement.
Une expérimentation qui vise essentiellement à prendre la température auprès d’un public encore mal défini, composé plus vraisemblablement d’adolescents et de jeunes adultes.
Pour atteindre cette catégorie d’utilisateurs ultra-connectés, l’immersion est totale, articulée autour d’un écran d’accueil qui fait oublier l’environnement Android.
Double appui pour apposer une mention « J’aime », glissement horizontal pour défiler entre les publications, système de notifications, icône pour afficher les applications : les commandes sont voulues intuitives, sans jamais donner l’impression d’avoir à lancer un programme.
Même constat pour la messagerie instantanée, unifiée avec les SMS et basée sur le principe des « Chat Heads ».
Ces avatars, qui se déplacent et s’éliminent comme des widgets, occupent peu de place sur l’écran, permettant au mobinaute de garder l’oeil sur ses conversations tout en utilisant une application.
« Vos contacts sont ainsi accessibles partout, tout le temps« , renchérit Mark Zuckerberg.
C’est ce qu’avait laissé entrevoir par avance une préversion délivrée aux développeurs et exfiltrée par Android Police sous la forme d’un fichier APK (com.facebook.wakizashi).
La donne restait plus floue quant à la compatibilité de ladite Home avec les terminaux existants. Facebook a apporté un éclairage en conséquence.
Les tablonautes devront ronger leur frein pendant encore quelques mois. Au chapitre des smartphones, les modèles One et One X de HTC seront servis à partir du 12 avril, tout comme les Galaxy S3, S4 et Note II de Samsung.
Les adoptants potentiels se chiffrent à quelque 200 millions de mobinautes Android qui fréquentent régulièrement le réseau social : alors, Home sweet Home ?
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Crédit photo : Facebook