C’est une tentative de contournement qui en rappelle d’autres… Le gouvernement des États-Unis veut obtenir d’un tribunal californien qu’il ordonne à Facebook d’ouvrir l’accès à des communications vocales menées via Facebook Messenger, rapporte Reuters.
Selon l’agence de presse, qui cite trois sources proches du dossier, Facebook s’oppose au Département américain de la justice sur ce volet de l’affaire. La semaine dernière, chaque partie aurait présenté et défendu ses arguments dans le cadre d’audiences à huis clos.
Le réseau social aurait indiqué ne pas pouvoir satisfaire la requête gouvernementale. Les conversations sur Facebook Messenger étant chiffrées de bout en bout, seuls l’émetteur et le destinataire de l’appel y ont accès et disposent des clés de chiffrement.
Pour se conformer à une telle demande l’application de messagerie devrait être réécrite, selon Facebook. Le réseau social refuse donc de s’y conformer. Craignant un précédent néfaste pour le chiffrement et la protection des données de tous les utilisateurs.
Un argumentaire déjà avancé par Apple en 2016. La firme de Cupertino contestait alors une décision de justice lui ordonnant d’aider le FBI. Celui-ci ci souhaitait qu’Apple lui apporte son expertise technique pour accéder aux données chiffrées d’un iPhone. Celui d’un des tueurs de la fusillade du 2 décémbre 2015 à San Bernardino (Californie).
Apple a toujours (officiellement) refusé. Le FBI, de son côté, paiera des prestataires tiers 1,3 million de dollars pour débloquer le terminal en question…
Mais le différend qui oppose Facebook et le DOJ n’est pas de même nature.
Dans le dossier qui intéresse Facebook et le DOJ aujourd’hui, il n’est pas question de débloquer un smartphone. Mais de permettre la surveillance policière, les écoutes (wiretapping), de conversations échangées dans le cadre d’un trafic de drogues.
Cette affaire impliquerait des membres présumés de l’organisation criminelle Mara Salvatrucha (MS-13). Un groupe qu’ambitionne de museler le président des États-Unis Donald Trump…
Par ailleurs, Reuters rappelle que la loi américaine impose aux opérateurs, câblo-opérateurs et fournisseurs de services voix sur IP (VoIP) de se conformer aux requêtes des autorités fédérales en matière d’interceptions d’appels.
Mais les applications qui ne sont pas intégrées à une infrastructure télécom existante bénéficie d’un flou juridique. C’est le cas pour les messageries instantanées (Facebook Messenger, Google Hangouts, Signal, etc.) des jeux et d’autres services.
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