Pour donner davantage de visibilité à son contenu, Facebook opérait, en mars dernier, une refonte de son flux d’actualités, redessiné entre mobilité, recommandations personnalisées… et publicité ciblée.
A cette occasion, le CEO Mark Zuckerberg avait fixé un objectif : accélérer la transformation de son réseau social pour en faire « un journal personnalisé », avec une conception visuelle centrée sur l’image et optimisée pour les smartphones. Ces ambitions s’illustrent aujourd’hui avec le service Paper, agrégateur présenté sous la forme d’un « magazine social » et reprenant les principaux traits d’une référence en la matière : Flipboard, qui revendique plus de 50 millions d’utilisateurs.
Il s’agit du premier produit finalisé par les Creative Labs de Facebook, après neuf mois de développement sous le nom de code « Project Reader ». Loren Brichter, ancien designer d’Apple, a été sollicité au même titre que Mike Matas, recruté en 2011 par le réseau social après le rachat de sa start-up Push Pop Press, spécialisée dans la publication d’e-books. Mark Zuckerberg lui-même a contribué à réaliser l’interface utilisateur, notamment pour l’adapter aux spécificités du contrôle tactile.
Optimisée pour iPhone (lancement prévu le 3 février), l’application Paper se rapproche, sous certains aspects, de la surcouche Facebook Home. Exclusivement en mode plein écran, elle permet de feuilleter un fil d’actualités comme s’il s’agissait d’un magazine numérique. Affichées une à une par opposition au traditionnel Newsfeed, les publications des amis se mêlent aux articles diffusés par des sites partenaires. Les accords médias noués en ce sens sont pour l’heure limités aux États-Unis, ce qui restreint la disponibilité de l’application au seul App Store américain (pas de date annoncée pour l’Europe).
Selon les premiers retours de la presse sur place, Paper est capable d’exploiter l’accéléromètre pour faire défiler des photos. Chaque section dispose de sa propre image de couverture. Actualités et statuts sont représentés sous la forme d’un bandeau horizontal. Tous les liens hypertexte pointant vers des contenus multimédias deviennent des cartes interactives comme celles que l’on trouve sur Twitter.
Paper ne dispose pas d’un mode hors-ligne et ne permet pas d’ajouter des flux RSS. Facebook prend en main la hiérarchisation de l’information en un douzaine de catégories, avec une équipe éditoriale dédiée. Paper se pose par ailleurs comme un outil de création de contenu, à travers un éditeur inspiré des plates-formes de blogs Medium et Svbltle. Ainsi engagé dans une expérience plus immersive, l’utilisateur est pressenti pour consacrer plus de temps à la tâche… et consommer plus de publicité. Un enjeu primordial pour Facebook, qui entrevoit la consolidation de son modèle économique en lien étroit avec les annonceurs.
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Crédit photo : Facebook
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