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Facebook : une première année tumultueuse en Bourse

Facebook n’a pas réussi à retrouver le niveau de confiance en Bourse, un an après son introduction survenue le 18 mai 2012 sur le Nasdaq.

Annoncée comme « l’IPO du siècle » par certains analystes financiers à l’époque, elle s’est finalement déroulée dans le chaos : comportement douteux d’établissements bancaires, problèmes techniques de cotation…

Il resterait encore des actions en justice en suspens relatives à des investisseurs qui se sont sentis lésés par la procédure quelque peu cavalière de l’IPO (voir encadré en bas de l’article).

Et le réseau social de Marck Zuckerberg en paie encore les pots cassés en termes de crédibilité vis-à-vis du marché.

Actuellement, le cours de l’action Facebook reste inférieur d’environ 30% à son prix de lancement (38 dollars).

Vendredi soir (17 mai), Facebook a fini à 26,25 dollars, (+ 0,46% comparé à la veille).

Lundi soir (20 mai), alors que le concurrent Yahoo vient de boucler le rachat de la plateforme de blogs Tumblr, le cours de Facebook chutait de 1,87% (25,75 dollars).

Globalement, le réseau social a connu un parcours erratique en Bourse : il était au plus mal en septembre 2012 (17,73 dollars repéré en septembre 2012).

Le niveau du titre s’est relevé depuis sans revenir à point d’introduction. Mais il faut du temps pour soigner les plaies.

Et le duo Mark Zuckerberg – Sheryl Sandberg (directrice générale) ont dû redoubler d’efforts pour reconquérir le coeur des investisseurs.

L’idée est simple mais efficace : Facebook sera désormais positionné comme « une entreprise mobile ».

Et cela se traduit de manière spectaculaire dans les résultats : en moins d’un an, avec l’essor des marchés des smartphones et des tablettes, le chiffre d’affaires « mobilité » du groupe Internet est passé de 0 à 30%.

Premier pointage de résultats sous l’oeil de Wall Street : en 2012, Facebook a réalisé un chiffre d’affaires de 5,1 milliards de dollars (+37% en un an). Mais le résulat net est minime : 53 millions de dollars (GAAP).

Fort d’une base de membres évaluée à 1,1 milliard (dont 665 millions utilisateurs actifs), son influence représente à la fois une force et un risque pour la protection des données personnelles.

Le business continue de fleurir : au premier trimestre 2013, son CA global a progressé de 38% par rapport à la même période l’an passé à 1,46 milliard de dollars.

Les autres indicateurs montrent une certaine fébrilité liée à la croissance des activités de Facebook.

Les investissement ont augmenté de 1 milliard de dollars en trois mois (+60% par rapport à 2012) pour développer les infrastructures, faire grossir l’effectif (4900 collaborateurs à fin mars 2013) et ouvrir de nouveaux bureaux (Dubai, Varsovie, Vancouver…).

La marge d’exploitation en pâtit (26%, -10 points en un an).

Le résultat net progresse doucement : 219 millions de dollars (+ 7% par rapport au premier trimestre 2012).

En termes d’innovation et d’acquisitions, Facebook se montre le plus mordant dans la mobilité et la publicité.

Récemment, Mark Zuckerberg a dévoilé l’initiative Home visant à transformer potentiellement tous terminaux Android en expérience plus ancrée dans une dimension sociale façon Facebook (un million de téléchargements).

Dans les fonctions de recherche associées au réseau social, il a également poussé une initiative Graph Search dont la pertinence reste à démontrer.

Dans le courant du premier trimestre 2013, Facebook a atteint la barre des 100 millions d’utilisateurs actifs d’Instagram (service de partage de photos sur mobile dont l’acquisition avait été annoncée dans la période sensible pré-IPO)

Plus globalement, pour affiner son approche « ROI et publicité », le groupe Internet de Memlo Park a pris possession de la plateforme Atlas Advertising Suite (jusqu’ici un actif de Microsoft).

Ce qui devrait permettre à l’acquéreur d’étoffer ses offres publicitaires à destination des annonceurs.

Plus près de nous, Facebook France change de visage au niveau du management : Laurent Solly (ex-responsable de la régie publicitaire du groupe TF1) a récemment rejoint le groupe Internet.

Après cette première année « en yo-yo » en Bourse, Mark Zuckerberg peut respirer.

Sous la pression, le fondateur de Facebook auraît pu être poussé vers la sortie. Mais, en détenant encore près de 30% du capital de la société et en gardant la main sur la stratégie de l’innovation, il reste une pièce maîtresse sur l’échiquier du réseau social.

De plus, il peut compter sur sa notoriété auprès des développeurs et des jeunes entrepreneurs du Net.

Il est toujours intéressant de voir l’évolution de sa rémunération globale en tant que CEO de Facebook : 1,99 million de dollars sur 2012 (+16% par rapport à 2011), dont 1,22 millions en nature (notes de frais) et un « salaire de base » d’un peu plus de 500 000 dollars (qui sera ramené à un dollar cette année « sur sa proposition ») .

« Mark Zuckerberg a exercé pour 2,3 milliards de dollars d’options d’achat d’actions au moment de l’IPO et en a revendu environ la moitié pour payer ses impôts », apprend l’AFP en lisant un document remis à l’organisme de régulation des marchés boursiers aux Etats-Unis (SEC).

Rappelons qu’à 29 ans, le Net-entrepreneur, suivi par 19,7 millions de personnes sur son profil Facebook, pèse 13,3 milliards de dollars et figure à la 66ème place dans le classement des milliardaires dans le monde selon Forbes (c’est la 25ème fortune aux Etats-Unis).

Facebook : sanctions et indemnisations après les couacs lors de l’introduction en Bourse
L’IPO (Initial Public Offering, introduction en Bourse) de Facebook de mai 2012 a été émaillée d’incidents et d’anomalies dans les procédures qui ont débouché sur le terrain judiciaire. La forte volumétrie des ordres à gérer le premier jour de cotation a provoqué des perturbations techniques sur le Nasdaq. A tel point que des courtiers, banques et investisseurs ont porté plainte. Selon Les Echos, la SEC pourrait infliger une amende de10 millions de dollars au Nasdaq. Et un plan d’indemnisation d’un montant de 62 millions de dollars pour les investisseurs se sentant lésés a été voté. Alors que l’ensemble des plaignants évoquent un préjudice de l’ordre de 500 millions de dollars. Fin 2012, la banque d’affaires Morgan Stanley, qui a servi de conseil dans l’IPO de Facebook, a écopé d’une sanction de 5 millions de dollars pour avoir « influencé de manière inappropriée les analystes de son service de recherche au détriment des investisseurs ordinaires ».

Double Quiz : Connaissez-vous vraiment Facebook ? et Etes-vous incollable sur les nouvelles fonctions Facebook ?

(Credit photo : Shutterstock.com –  Copyright : lev radin)

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