Facebook : une valeur d’avenir dans le crowdfunding ?
Facebook avance ses pions dans le domaine du financement participatif avec des pages dédiées aux campagnes des ONG. D’autres initiatives à suivre ?
Facebook, un concurrent en puissance pour les plates-formes de crowdfunding ?
Le réseau social a fait un pas dans ce sens avec le lancement des « Fundraisers ».
Dans un premier temps, seules les organisations à but non lucratif basées aux États-Unis pourront exploiter ces espaces* associés à leur page principale et qui leur permettront d’organiser des campagnes de financement participatif.
L’outil est actuellement en test avec une quarantaine de partenaires, dont le Fonds mondial pour la nature (WWF).
Pour accompagner cette initiative, Facebook met à jour son bouton « Donate » lancé en 2013 pour faciliter les donations à des organismes. Il sera bientôt disponible directement sur les Pages des ONG, qui auront également la possibilité de l’intégrer dans leurs publications, avec la garantie que les utilisateurs ne quitteront pas Facebook lorsqu’ils cliqueront.
Cette promesse reflète l’approche stratégique de Facebook consistant à centraliser l’expérience Internet sur sa plate-forme.
Une approche qui s’est traduite, ces dernières années, par la mise à disposition de plusieurs services, dont certains aujourd’hui déclinés sous la forme d’applications mobiles.
On citera Instant Articles pour l’actualité : les éditeurs hébergent leurs contenus directement sur Facebook et conservent 70 % des recettes publicitaires.
La même démarche a été appliquée au commerce électronique, avec un bouton inséré dans les publicités et qui permet d’acheter en un clic, sans se rendre sur un site tiers. Mais aussi à la vidéo, avec une plate-forme d’hébergement positionnée comme une alternative à YouTube.
Dans le cadre des campagnes de crowdfunding, le réseau social est aussi en mesure de minimiser les frictions au niveau du paiement : de nombreux utilisateurs, tout du moins outre-Atlantique, ont déjà fourni leurs informations bancaires, que ce soit pour profiter du système de transfert d’argent via Messenger ou de l’achat de contenus supplémentaires dans certaines applications.
De là à monter un service concurrent de Kickstarter et consorts, il y a encore du chemin. Mais Facebook est en bonne position, ne serait-ce qu’au regard de son audience : les réseaux sociaux sont une importante source de trafic vers les plates-formes de crowdfunding. Reste donc, en théorie, à « rapatrier » l’expérience de découverte, de financement et de partage des campagnes… tout en créant le back-end adéquat pour les porteurs de projets.
* Il est possible de « s’abonner » à un « Fundraiser » sans le financer pour recevoir les mises à jour, poster des commentaires et inviter des amis.
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