Fibre à domicile : On est encore loin du million de comptes actifs
Malgré un cadre règlementaire définitif fixé par l’ARCEP, on recense seulement 200 000 accès FTTH actifs pour 1,4 million de prises éligibles. Vu sous l’angle plus large du très haut débit, c’est mieux.
Le très haut débit poursuit son ascension en France sur une cadence bas débit, pourrait-on dire.
Selon les données rafraîchies de l’ARCEP (fin 2011), le nombre d’abonnements THD s’élève à 665 000 à la fin de l’année 2011. On recense 70 000 comptes en plus ouverts dans le courant du quatrième trimestre.
La fibre optique à domicile (fiber-to-the-home ou FTTH en anglais) a été adoptée par 200 000 foyers (+70% en un an quand même).
Tandis que Numericable garde une certaine avance dans le très haut débit en engrangeant 40 000 nouveaux abonnements (465 000 en tout, +35% en un an).
Par rapport à ses concurrents télécoms qui parient sur le FTTH (Orange, SFR, Free…), le câblo-opérateur s’est forgé un bassin de clientèle en proposant des accès en fibre optique avec terminaison en câble coaxial.
Précisons qu’avec ce compteur ARCEP (Observatoire trimestriel des marchés de DETAIL des communications électroniques : services fixes haut et très haut débit en France), le nombre d’abonnements prend en compte à la fois la clientèle « grand public » et « entreprise « .
Le périmètre de l’observatoire couvre la métropole et les DOM.
Dans une récente lettre d’information, l’ARCEP faisait le point sur le cadre réglementaire pour le déploiement des réseaux de fibre optique jusqu’à l’abonné.
L’autorité de régulation des télécoms se félicitait d’avoir établi le « premier cadre complet en Europe » fondé sur trois piliers : mutualisation des infrastructures, partage des investissements, déploiements « homogènes et exhaustifs » et « une étroite coordination avec les collectivités territoriales » (un dernier point contestée par l’Avicca, un club réunissant des collectivités qui s’investissent dans les réseaux haut débit au niveau local).
Sur le pendant marchés de gros de l’Observatoire de l’ARCEP, il est indiqué qu’environ 1,4 million de logements sont éligibles aux offres très haut débit (FTTH).
La véritable concurrence s’enracine mais elle demeure balbutiante : « dans 572 000 logements, au moins 2 opérateurs peuvent proposer leurs services », précise l’ARCEP.
En théorie, chaque logement pourrait au moins choisir quatre offres THD selon le principe des architectures de déploiement retenues. Elle sera sûrement plus vivace dans les zones urbaines très denses.
Rappelons que le gouvernement voulait afficher 4 millions de foyers « fibrés » d’ici 2012. On y est. Mais l’objectif à court terme est sujette à interprétation.
Si l’on compte les foyers éligibles à des offres très haut débit en fibre optique avec terminaison en câble coaxial (4,3 millions), on peut donc affirmer que le gouvernement a tenu ses engagements…de déploiement THD mais pas de FTTH.
Globalement, l’adoption de la fibre par les Français reste lente mais il est vrai que le chantier est gigantesque et que toutes les forces en présence (Etat, gouvernement, opérateurs privés, collectivités) doivent se mobiliser en harmonie pour avancer.
A terme, le Président de la République Nicolas Sarkozy soutient que la population française entière pourra bénéficier du THD à l’horizon 2025.
Coûts globaux de déploiement de la fibre révisés à la baisse : 21 milliards sur 15 ans.
22,1 millions de clients haut débit à fin 2011 : merci l’ADSL |
Que se passe-t-il sur le front du haut débit ? Toujours selon les données ARCEP, à fin décembre 2011, on recense 22,1 millions d’abonnements de détail (essentiellement ADSL) au niveau des foyers et des entreprises (21,3 millions à fin 2010). Quant au marché des offres de gros du haut débit par DSL, il a atteint près de 11,5 millions d’accès, (dont plus de 8,8 millions en dégroupage total). C’est un accroissement de 823 000 accès sur un an. Le volume en gros acheté à France Telecom est ensuite commercialisé par les opérateurs alternatifs sur les marchés de détail du haut débit. |