Fibre : Free moins pressé pour endosser le rôle d’opérateur d’immeuble
Compte tenu de l’évolution favorable des prix de gros dans le très haut débit, il serait désormais inutile de poursuivre la course pour arriver en premier dans les immeubles et installer la fibre.
Free serait-il en train de rabaisser ses ambitions dans le déploiement de la fibre optique à domicile (FTTH) ?
Selon une enquête des Echos en date du 6 octobre, « 62% des logements signés par Free au cours des 6 derniers mois n’ont pas encore été équipés ou ne le sont que partiellement. »
Et plusieurs gestionnaires d’immeubles ont reçu une lettre-type de désengagement : « Le délai de six mois pendant lesquels les travaux peuvent être effectués étant expiré, la convention est désormais caduque. Il vous appartient donc de vous adresser à l’opérateur d’immeuble de votre choix si vous souhaitez réaliser ces travaux. »
Pourquoi cette volonté de ralentir la cadence après cette course effrénée pour gagner des mandats d’opérateurs d’immeubles (choisis par les co-propriétaires), à l’instar de ces concurrents (SFR, Orange…) ?
Dans le courant de l’été, le groupe télécoms de Xavier Niel considèrerait qu’il a reçu suffisamment de garanties de la part de l’ARCEP concernant l’offre d’accès aux réseaux de fibre optique (FTTH) de l’opérateur historique France Telecom pour le compte des opérateurs tiers (publiée le 19 juillet).
Avec la fin de l’incertitude financière sur les droits de passage pour les opérateurs tiers, Free considère qu’il peut ralentir le rythme sur les préemptions.
En juillet également, Free et Orange ont signé un accord avec Orange pour mutualiser leurs réseaux de fibre à domicile (FTTH) dans les zones moyennement denses. Ce qui représente des économies non négligeables.
Free serait moins pressé de monter en première ligne.
Pour déployer la fibre optique dans les immeubles, la convention entre gestionnaires d’immeubles et opérateurs d’immeubles fixe un délai maximum de 6 mois.
« Lorsque les travaux ne sont pas achevés dans le délai légal de 6 mois, la convention type prévoit la possibilité pour le(s) (co)propriétaire(s) de résilier
unilatéralement et de choisir un nouvel opérateur d’immeuble. »
A la fin du printemps, une enquête précédente des Echos montraient que Orange et SFR accusaient Free de bloquer le déploiement des fibres optiques concurrentes dans les zones très denses.
De quoi éviter les problèmes juridiques avec l’ARCEP et les autres FAI, qui l’accusent depuis le début de l’année de ralentir sciemment le déploiement des fibres concurrentes en bloquant certains immeubles sans réaliser les travaux.
Free va-t-il réduire l’investissement consenti dans la fibre ? Free a l’ambition de consacrer 1 milliard d’euros jusqu’en 2012 pour raccorder potentiellement 4 millions de foyers (il serait proche d’y arriver).
En cumulant les dépenses globales, l’opérateur arrive à un niveau de 530 millions d’euros dédié au FTTH à échéance fin juin. Comment investir un niveau similaire d’investissement en six mois ?
A moins que les priorités de financement ont changé : outre la fibre, Free prend position sur la 3G (détenteur de la quatrième licence, Free Mobile doit démarrer début 2012) mai aussi la 4G.
La mobilité nécessite peut-être des ressources financières plus importantes.
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