Fibre optique : l’ARCEP bouscule France Telecom

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Dans Les Echos, le nouveau président de l’ARCEP déclare distinguer « l’intérêt général » de « l’intérêt d’un seul opérateur » à propos du déploiement du très haut débit.

Installer plusieurs fibres au sein d’un même immeuble, c’est un effort financier minime pas un sacrifice, estime l’ARCEP.

Dans une interview accordée aux Echos (édition du 23 juin), Jean-Ludovic Silicani, Président de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP), revient sur le débat lié aux coûts induits en cas d’installation multi-fibre pour la partie verticale dans le cadre du déploiement du très haut débit en France.

Lundi midi, il avait fourni la vision globale d’un cadre règlementaire pour le déploiement de la fibre optique en zone très dense qui serait applicable dans le courant de l’automne.

Dans Les Echos, Jean-Ludovic Silicani revient sur le manque d’enthousiasme de France Telecom vis-à-vis du déploiement multi-fibre pour des raisons financières. L’opérateur historique, qui prône une approche de mutualisation de la fibre au sein des immeubles, évoque « des coûts pouvant aller jusqu’à 40% » si l’on place plusieurs fibres au sein d’un même bâtiment.

Une évaluation du surplus d’investissement balayée par le président de l’ARCEP : « installer plusieurs fibres implique un surcoût de l’ordre de 5% de l’investissement total, qui sera à la charge de l’opérateur qui le demandera. »

« Déraisonnable »

Dans le domaine du très haut débit, les projets de décisions de l’Arcep sont guidés par deux principes : neutralité technologique et liberté de choix des consommateurs. « Se priver de la la liberté de choix de l’opérateur pour une différence de coût aussi faible serait totalement déraisonnable », déclare le président de l’Arcep. « L’intérêt général, ce n’est pas l’intérêt d’un seul opérateur. »

Dans cette période de mise en place de la règlementation de la fibre optique qui va déterminer les infrastructures dans « les cinquante prochaines années », les luttes d’influence entre opérateurs pour imposer ses points de vue sont perceptibles. «  »Quand l’opérateur historique affirme qu’il pourrait ne pas investir dans un réseau de très haut débit, contrairement à SFR et Free, cela me praît plus relever d’une position tactique que d’un choix stratégique. »

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