La fibre optique attire par son potentiel d’usage mais elle inquiète en même temps compte tenu des investissements faramineux qu’elle induit. Le déploiement d’une nouvelle boucle locale fibre au niveau national constituerait un investissement de plusieurs dizaines de milliards d’euros sur plus de 10 ans, selon une étude de l’Idate commandée par le gouvernement au printemps dernier.
Si des opérateurs comme France Télécom, Free ou Neuf Cegetel ont déjà plus ou moins pris la parole voire débuté des expérimentations liées à la fibre optique, il reste encore quelques acteurs FAI comme Telecom Italia France ou Club Internet qui préfèrent rester en retrait sur le sujet. En attendant de voir comment la situation va évoluer, y compris au niveau règlementaire.
Dans le courant de la semaine du 6 au 10 novembre, l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) a dévoilé ses priorités concernant le thème du très haut débit.
A l’occasion d’un colloque La Tribune-NPA Conseil sur le thème des Champs de confrontation de l’audiovisuel de demain organisé le 8 novembre, Paul Champsaur, Président de l’Arcep, a apporté quelques éclairages sur le sujet. Tout d’abord, le terme « très haut débit » mérite un éclaircissement. « Il est convenu de parler de très haut débit à partir de 50 Mbit/s pour un particulier et de 100 Mbit/s pour une entreprise », estime Paul Champsaur.
Pour développer l’offre par fibre optique à destination des particuliers, deux modes d’accès très haut débit ont attiré son attention : fiber to the home (FTTH ou fibre à domicile) ou fiber to the building (FTTB, fibre jusqu’en pied d’immeuble). « A ce jour, la France n’accuse aucun retard « , estime le représentant de l’Arcep.
Trois pistes principales de réflexion
A l’occasion d’un point presse organisé vendredi 10 novembre, l’organisme de règlementation et d’arbitrage dans le monde des télécoms a approfondi ses réflexions sur le sujet. L’Arcep préconise plusieurs pistes de travail comme la nécessaire mutualisation du génie civil (principal poste de coûts), la mutualisation du câblage à l’intérieur des immeubles et l’établissement » d’une relation gagnante » entre contenus et FTTH.
Dans la vision de l’Arcep, le développement de la fibre est lié à une » refonte des modèles actuels de relations entre éditeurs de contenus et opérateurs de réseaux ».
« Dans la mesure où les opérateurs auront consenti un effort d’investissement considérable dans les infrastructures, ne serait-il pas justifié économiquement qu’une part des revenus additionnels [comme les services premium innovants dédiés au très haut débit] leur revienne ? », soulève Paul Champsaur. Dans un contexte de fusion entre TPS et Canal Plus, le représentant de l’Arcep s’interroge sur « les marges de négociation effectives des opérateurs de télécommunications dans un contexte de concentration croissante du secteur de l’audiovisuel ».
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