Fibre optique : l’idée d’un opérateur mutualisé pour les zones semi-denses fait son chemin
L’AMF (maires), l’AFA et la FFT (opérateurs), l’ARCEP et la CDC ont échangé leurs visions sur les modalités de déploiement de la fibre et le financement.
Comment rendre la fibre éligible au grand emprunt ? Lors du colloque gouvernemental organisé jeudi, un parterre de personnalités a tenté de démontrer la pertinence de cette idée même si les modalités de déploiement du très haut débit restent à affiner.
Michel Mercier, ministre de l’Espace rural et de l’Aménagement du territoire, considère que « le développement des infrastructures numériques sera source de croissance pour l’avenir ». Il pousse une « vision politique » exigeante : « du très haut débit fixe et mobile pour tous ». Cela nécessitera plusieurs décennies et la coût s’élèvera à plusieurs dizaines de milliards d’euros (25 milliards selon sa propre évaluation).
« Quel cadre règlemenentaire pour un déploiement généralisé ? », pose-t-il comme question synthétique. Il rappelle l’initiative du sénateur Un fonds d’aménagement numérique a été proposé lors de l’examen au Sénat de la proposition de loi de Xavier Pintat, sénateur de la Gironde, visant à réduire la fracture numérique.
Sur ce point, il est rejoint dans ce « combat exigeant » par Jacques Pélissard, Président de l’Association des Maires de France. « Alors que 10 % de la population ne reçoit que des débits inférieurs à 2 mégabits, la généralisation sur le territoire du très haut débit est donc une priorité. » Tout en rajoutant : « Les moyens financiers doivent être mobilisés pour l’ensemble des territoires avec une notion d’équité et d’égalité de traitement pour le très haut débit. »
THD : Les opérateurs sont prêts moyennant…
Qu’en penses les opérateurs télécoms ? L’Association des Fournisseurs d’Accès et de Services Internet (AFA), associée à la Fédération Française des Télécommunications, fournissent une position commune. Daniel Fava, Président de l’AFA, rappelle les quatre critères que tout opérateur scrute avant de déployer de nouveaux réseaux : le marché, la fiabilité des technologies, le cadre règlementaire et la rentabilité économique.
« Les projets sur lesquels investissent les opérateurs de télécommunications doivent être rentables à un horizon raisonnable », commente en écho Yves Le Mouel, Directeur général de la FFT. « A court terme, il faut poursuivre le déploiement de l’ADSL dans les zones non couvertes actuellement », poursuit-il. «
Ainsi, en dehors des zones denses, les opérateurs sont prêts à déployer la fibre optique dans tous les répartiteurs et les sous-répartiteurs, moyennant un accompagnement financier des pouvoirs publics », assure Yves Le Mouel. « La desserte finale des usagers constituera une deuxième étape, à plus long terme. »
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