Fibre optique : l’idée d’un opérateur mutualisé pour les zones semi-denses fait son chemin
L’AMF (maires), l’AFA et la FFT (opérateurs), l’ARCEP et la CDC ont échangé leurs visions sur les modalités de déploiement de la fibre et le financement.
Bref, l’harmonie totale. A se demander pourquoi France Telecom – Orange hésite à s’investir davantage dans la fibre…La réponse est peut-être à trouver dans la position de l’Arcep que l’opérateur historique trouve ambigüe.
Jean-Luc Silicani, Président de l’instance de référence pour la régulation des marchés télécoms en France, est revenu sur le cadre juridique sur la fibre optique en zone très dense, qui devrait entrer en vigueur d’ici la fin de l’année.
Pour les zones semi-denses, l’Etat pourrait prendre le rôle de « co-investisseur avisé aux côtés des opérateurs » (par le biais de sociétés d’économie mixte par exemple).
Pour les zones rurales, l’Arcep préconise une forte dose de subventions des pouvoirs publics car la rentabilité est trop faible pour permettre un déploiement par les seuls opérateurs privés .
« L’ARCEP communiquera ses recommandations d’ici à la fin de l’année. La définition des outils juridiques dans les trois zones ne doit pas mener à un déploiement entièrement séquencé », considère Jean-Luc Silicani.
CDC : La fibre ne sera pas un plan ADSL bis
Au nom de la Caisse des Dépôts et Consignations, son directeur général Augustin de Romanet revient sur la contribution de cette institution pour développer le haut débit (800 cyber-bases, participation à 100 projets territoriaux, financement à hauteur de 750 millions d’euros en association avec les collectivités locales et les réseaux d’initiatives publiques).
« La politique publique menée pour le haut débit n’est pas nécessairement reproductible pour le très haut débit », avertit Augustin de Romanet. Les gigantesques investissements du très haut débit pour tous, évalués à 40 milliards d’euros, n’ont aucun rapport avec les sommes engagés pour vulgariser le haut débit (2 milliards d’euros).
Pour régler le cas de la zone semi-dense et éviter les réseaux THD en doublon, Augustin de Romanet prône la création d’un opérateur mutualisé, dans lequel les opérateurs et la CDC seraient investisseurs. «
Un petit sacrifice pour les opérateurs au nom de l’intérêt général », estime le DG de la CDC.
L’intervention des pouvoirs publics est nécessaire, reconnaît Bruno Retailleau, sénateur de Vendée. « Si nous laissons aux opérateurs la responsabilité du fibrage, 60 % de la population française ne sera pas équipée. Nous ne pouvons pas laisser la population rurale à l’écart de l’accès au très haut débit. » Une gentille attention étendue à l’Outre-mer.
Mais il fat trouver un juste équilibre. « Taxer d’emblée les opérateurs les découragerait d’investir. Leur proposer des subventions généreuses les encouragerait à faire financer intégralement le déploiement du très haut débit par les pouvoirs publics. »