Fin des programmes pour Canalweb
Après près de cinq ans d’existence, le pionnier de la télévision sur Internet est contraint d’arrêter ses activités de diffuseur, suite à une décision du tribunal de commerce de Paris. Le sursis de six mois accordé n’aura pas suffi à trouver un modèle économique rentable… ou d’autres investisseurs.
Canalweb, c’est fini. Ainsi en a décidé, mardi 30 avril, le tribunal de commerce de Paris après avoir rejeté les offres de deux repreneurs, West Cast et Streampower, jugées insuffisantes pour assurer la pérennité du diffuseur de programmes audiovisuels sur Internet. Canalweb était en redressement judiciaire depuis le mois d’octobre dernier (voir édition du 9 octobre 2001) après que Jacques Rosselin, PDG et fondateur, en avait déposé le bilan.
Créé en 1997, Canalweb diffusait plus de 7 000 programmes en tout genre (des informations financières, des parties d’échecs, en passant par des infos sur les nouvelles technologies, des émissions musicales ou de charme) et gérait un réseau de quatre télévisions régionales. L’entreprise avait ouvert une filiale en Espagne et développait des services en direction des entreprises. Malgré ses déploiements d’activités, le passage progressif vers le payant et les millions engloutis (25 millions d’euros sur trois ans), Canalweb n’a pas su trouver de modèle économique rentable.
La télé sur le Web, domaine réservé… des télés ?
Les actifs de l’entreprise vont être vendus. Cela concerne la plate-forme de diffusion de vidéo IP, les programmes, les studios d’enregistrement DV ainsi que les participations dans le réseau TVWeb Régions. Si, après Nouvo.com il y a un an (voir édition du 10 avril 2001), c’est un autre pionnier de la télévision en ligne qui disparaît, cela ne remet pas en cause l’existence d’émissions audiovisuelles en ligne. Les bouquets ADSL de TF1 ou l’accès aux caméras du Loft de M6, en partenariat avec Club-Internet, prouvent que le Net a son rôle à jouer dans l’industrie télévisuelle grand public. Mais visiblement, ce rôle est réservé aux diffuseurs nationaux.